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, si bon, si peu grand homme dans vos manieres, si different des beaux esprits de la critique. Vous ayez subi votre succes plus que vous ne l'avez cherche. Il a ete grand: mais, s'il n'eut ete que mediocre, vous vous en seriez contente avec cette aimable insouciance dont je fais tant de cas. Savez-vous ce que je prise au-dessus de tout le genie de l'univers? c'est la bonte et la simplicite. Mon ambition desormais est de devenir bon enfant; ce n'est pas facile et c'est bien rare. Merci de vos bons conseils et de l'interet que vous me temoignez si chaleureusement. Je voudrais avoir assez de valeur pour meriter votre zele; mais je suis certaine d'avoir assez de coeur pour reconnaitre votre amitie. [1] Journal dirige par l'abbe de Lamennais. CLXIV A M. L'ABBE DE LAMENNAIS Nohant, 28 fevrier 1837. Monsieur et excellent ami, Vous m'avez entrainee, sans le savoir, sur un terrain difficile a tenir. En commencant ces _Lettres a Marcie_. Je me promettais de me renfermer dans un cadre moins serieux que celui ou je me trouve aujourd'hui, malgre moi, poussee par l'invincible vouloir de mes pauvres reflexions. J'en suis effrayee; car, dans le peu d'heures que j'ai en le bonheur de passer a vous ecouter, avec le respect et la veneration dont mon coeur est rempli pour vous, je n'ai jamais songe a vous demander le resultat de votre examen sur les questions avec lesquelles je me trouve aux prises aujourd'hui. Je ne sais meme pas si le sort actuel des femmes vous a occupe au milieu de tant de preoccupations religieuses et politiques dont votre vie intellectuelle a ete remplie. Ce qu'il y a de plus curieux en ceci, c'est que, moi-meme qui ai ecrit durant toute ma vie litteraire sur ce sujet, je sais a peine a quoi m'en tenir. Ne m'etant jamais resumee, n'ayant jamais rien conclu que de tres vague, il m'arrive aujourd'hui de conclure d'inspiration, sans trop savoir d'ou cela me vient, sans savoir, le moins du monde, si je me trompe ou non, sans pouvoir m'empecher de conclure comme je fais et trouvant en moi je ne sais quelle certitude, qui est peut-etre une voix de la verite et peut-etre une voix impertinente de l'orgueil. Pourtant, me voila lancee, et j'eprouve le desir d'etendre ce cadre des _Lettres a Marcie_, tant que je pourrai y faire entrer des questions relatives aux femmes. Je voudrais parler de tous les devoirs, du mariage, de la maternite, etc. En plusieurs endroits, je
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