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serable proces dont la sentence pese sur ta tete, tu n'auras pas de lache faiblesse, n'est-ce pas, Pylade, mon cher, mon meilleur ami? Il faut que tu m'en renouvelles la promesse, que tu m'en fasses le serment. Je sais qu'il y a de quoi depasser les forces humaines; mais, jusqu'ici, tu as eu des forces plus qu'humaines pour lutter. D'ailleurs, il y a encore un autre sentiment que le devoir, c'est l'amitie. Tu ne voudrais pas m'abandonner, moi qui ai encore tant d'annees a souffrir, et qui n'ai trouve jusqu'ici qu'une chose inalterable, certaine, absolue, ton amitie pour moi, et la mienne pour toi. Ce sentiment a ete un Eden ou je me suis toujours refugiee, par la pensee, contre tout le reste, contre tout ce qui m'a blessee, trahie ou quittee. Malgre les malheurs qui t'accablent, il me semble toujours qu'une main providentielle te conduit vers moi pour que nos jours d'automne s'ecoulent dans une sainte serenite. Les liens les plus orageux, comme les plus paisibles, les plus funestes comme les plus sacres, se denouent ou se brisent autour de nous; c'est pour nous rapprocher sans doute. A present, qui pourrait nous desunir? Une horrible injustice de l'opinion, la perte de ton etat, la honte, la misere? Non! ce seraient, au contraire, des choses qui hateraient le terme de ton exil dans cette vallee de douleurs et d'iniquites pour te rapprocher de mon coeur. Je te le repete, quoi qu'il arrive, souviens-toi que j'existe et que tu es la moitie de ma vie. Tu n'as pas besoin d'argent, tu n'as pas besoin de consideration, tu as un asile contre la pauvrete, et une source inepuisable d'estime en moi. Tu perds une famille, mais tu en as une autre qui t'attend, et qui desire ta venue. Adieu; aime-moi comme je t'aime, tu pourras tout supporter! Mes enfants t'embrassent tendrement. CXCII A MADAME MARLIANI, A PARIS Marseille, 22 avril 1839. Chere bonne amie, Il y a plusieurs jours que je ne vous ai ecrit: j'ai subi le mistral et j'ai eu de la fievre, par suite d'un gros rhume qui est cependant a peu pres gueri. Me revoila sur pied. J'ai ete aussi occupee de demenager d'une auberge dans l'autre. Malgre tous ses soins et toutes ses recherches, le bon docteur n'a pu me trouver un coin de campagne pour y passer le mois d'avril. Je m'ennuie assez de cette ville de marchands et d'epiciers, ou la vie de l'intelligence est parfaitement inconnue; mais j'y suis encore claquemu
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