n ai plus entendu parler.
Tout a vous.
[1] _Une Course a Chamonnix_, par le major Pictet.
[2] Il s'agit de la nouvelle edition de _Lelia_, augmentee d'un volume
publie en 1839.
CLXXXIII
A M. JULES BOUCOIRAN. A NIMES
Lyon, 23 octobre 1838.
Cher Boucoiran,
Je serai a Nimes le 25 au soir ou le 26 au matin. Ne vous occupez pas de
me faire arriver (je ne sais si je quitterai le bateau a Beaucaire ou a
Avignon, cela dependra des heures), mais occupez-vous, des a present; de
me faire repartir. Il faut que je sois a Perpignan _le_ 29 _au soir_
ou _le_ 30 _au matin_. Retenez-moi donc a la diligence trois places de
coupe et une d'interieur. Prevenez l'administration que j'ai beaucoup de
bagages; que je ne veux rien laisser en arriere; que je ne pars pas
sans mon bagage complet, compose de trois malles et cinq ou six autres
paquets peu considerables. Si _toutes_ ces conditions ne peuvent etre
remplies par la diligence de maniere a me faire arriver a Perpignan _le_
29 _au soir_ ou _le_ 30 _au matin_, il faut, mon enfant, que vous me
procuriez une voiture de louage, et je prendrai la poste. Il faudrait
aussi me trouver un moyen de renvoyer cette voiture sans payer autant
pour le retour que pour le voyage.
Afin d'aplanir les difficultes de tout cela, faites un peu valoir
les _hautes protections_ dont je suis munie, passeport du ministere,
dispense des douanes, lettres pour tous les consuls, mes relations
avec M. Mole, avec M. Conte[1], etc., etc. Enfin, faire mousser mon
_importance_, qui est, du reste, bien etablie par les papiers dont je
suis munie. En province, les protections sieent bien aux pauvres diables
de voyageurs. Elles aplanissent les obstacles et donnent zele et
confiance aux administrations.
Je suis bien fachee, cher enfant, de vous donner ces embarras, bien
fachee surtout de ne pas rester plus longtemps avec vous; mes affaires
m'ont tenue esclave du jour de depart de Paris, et maintenant j'ai pris
rendez-vous a Perpignan avec Mendizabal, ministre d'Espagne, qui m'est
tout a fait indispensable pour m'installer en Espagne. Ainsi, je compte
sur vous pour me faire arriver a temps. S'il faut passer une nuit en
diligence, Maurice s'y resignera; car ce sera la seule du voyage, et
nous allons tres doucement jusque chez vous. Nous voici a Lyon sans
aucune fatigue. Nous en repartons apres-demain 25.
Adieu et a bientot, cher ami. Nous vous embrassons tendremen
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