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crains d'etre emportee par ma petulance naturelle, plus loin que vous ne me permettriez d'aller, si je pouvais vous consulter d'avance. Mais ai-je le temps de vous demander, a chaque page, de me tracer le chemin? Avez-vous le temps de suffire a mon ignorance? Non, le journal s'imprime, je suis accablee de mille autres soins, et, quand j'ai une heure le soir pour penser a _Marcie_, il faut produire et non chercher. Apres tout, je ne suis peut-etre pas capable de reflechir davantage a quoi que ce soit, et toutes les fois (je devrais dire plutot le peu de fois) qu'une bonne idee m'est venue, elle m'est tombee des nues au moment ou je m'y attendais le moins. Que faire donc? Me livrerai-je a mon impulsion? ou bien vous prierai-je de jeter les yeux sur les mauvaises pages que j'envoie au journal? Ce dernier moyen a bien des inconvenients; jamais une oeuvre corrigee n'a d'unite. Elle perd son ensemble, sa logique generale. Souvent, en reparant un coin de mur, on fait tomber toute une maison qui serait sur pied si l'on n'y eut pas touche. Je crois qu'il faudrait, pour obvier a tous ces inconvenients, convenir de deux choses: c'est que je vous confesserai ici les principales hardiesses qui me passent par l'esprit et que vous m'autoriserez a ecrire, dans ma liberte, sans trop vous soucier que je fasse quelque sottise de detail. Je ne sais pas bien jusqu'a quel point les gens du monde vous en rendraient responsable et je crois, d'ailleurs, que vous vous souciez fort peu des gens du monde. Mais j'ai pour vous tant d'affection profonde, je me sens recommandee par une telle confiance, que, lors meme que je serais certaine de n'avoir pas tort, je me soumettrais encore pour meriter de vous une poignee de main. Pour vous dire en un mot toutes mes hardiesses, elles tiendraient a reclamer le divorce dans le mariage. J'a beau chercher le remede aux injustices sanglantes, aux miseres sans fin, aux passions souvent sans remede qui troublent l'union des sexes, je n'y vois que la liberte de rompre et de reformer l'union conjugale. Je ne serais pas d'avis qu'on dut le faire a la legere et sans des raisons moindres que celles dont on appuie la separation legale aujourd'hui en vigueur. Bien que, pour ma part, j'aimasse mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier, je sais ailleurs des affections si durables, si imperieuses, que je ne vois rien dans l'ancienne loi civile et religieuse qui puisse y mettre un frein soli
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