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stique est une brute: devot, paresseux et gourmand; un veritable fils de moine (je crois qu'ils le sont tous). Il en faudrait dix pour faire l'ouvrage que vous fait voire brave Marie. Heureusement, la femme de chambre que j'ai amenee de Paris est tres devouee et se resigne a faire de gros ouvrages; mais elle n'est pas forte, et il faut que je l'aide. En outre, tout coute tres cher, et la nourriture est difficile quand l'estomac ne supporte ni l'huile rance, ni la graisse de porc. Je commence a m'y faire; mais Chopin est malade toutes les fois que nous ne lui preparons pas nous-memes ses aliments. Enfin, notre voyage ici est, sous beaucoup de rapports, un _fiasco_ epouvantable. Mais nous y sommes. Nous ne pourrions en sortir sans nous exposer a la mauvaise saison et sans faire coup sur coup de nouvelles depenses. Et puis j'ai mis beaucoup de courage et de perseverance a me caser ici. Si la Providence ne me maltraite pas trop, il est a croire que le plus difficile est fait et que nous allons recueillir le fruit de nos peines. Le printemps sera delicieux, Maurice recouvrera une belle sante; il se flatte d'avoir un jour des mollets; moi, je travaillerai et j'instruirai mes enfants, dont heureusement les lecons, jusqu'ici, n'ont pas trop souffert. Ils sont tres studieux avec moi. Solange est presque toujours charmante depuis qu'elle a eu le mal de mer; Maurice pretend qu'elle a rendu tout son venin. Nous sommes si differents de la plupart des gens et des choses qui nous entourent, que nous nous faisons l'effet d'une pauvre colonie emigree qui dispute son existence a une race malveillante ou stupide. Nos liens de famille en sont plus etroitement serres, et nous nous pressons les uns contre les autres avec plus d'affection et de bonheur intime. De quoi peut-on se plaindre quand le coeur vit? Nous en sentons plus vivement aussi les bonnes et cheres amities absentes. Combien votre douce intimite et votre coin de feu fraternel nous semblent precieux de loin! autant que de pres, et c'est tout dire. Adieu, bien chere amie; embrassez pour moi votre bon Manoel, et dites a nos braves amis tout ce qu'il y a de plus tendre. CLXXXVII A LA MEME Valdemosa, 15 janvier 1839. Chere amie, Meme silence de vous, ou meme impossibilite de recevoir de vos nouvelles. Je vous adresse la derniere partie de _Spiridion_ par la famille Flayner, qui est, je crois, la voie la plus sure. Ayez la bonte
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