sanscrites lui sont suspectes,
et, comme elle n'a pas le temps de decacheter avec soin, elle met au
rebut les lettres qu'elle dechire.
Sainte police, faites votre devoir! La surete des empires repose sur
vous; recevez mes hommages et l'assurance de mon devouement.
[1] Madame Charlotte Marliani.
CLXXX
A FRANZ LISZT, A GENES
Nohant, 28 janvier 1838.
Vous avez pris bien au serieux, chers enfants, quelques paroles
insignifiantes de ma derniere lettre, que je ne me rappelle meme pas,
qu'il me serait, par consequent, difficile d'expliquer, et que je
n'expliquerais sans doute pas mieux, si vous me les remettiez sous les
yeux. Vous savez que Piffoel n'est pas oblige de savoir ni ce qu'il dit,
ni ce qu'il a voulu dire. Le condamner a rendre raison de tout ce qu'il
avance, annonce et decide, serait de la plus haute injustice; car Dieu a
cree le genre humain pour s'efforcer de trouver un sens aux paroles de
Piffoel. Il n'a point cree Piffoel pour dire des paroles sensees au
genre humain.
Mieux que personne, les Fellows devraient savoir que rien de ce que dit
ou ecrit Piffoel ne prouve quoi que ce soit. Peut-etre que, lorsque
Piffoel vous ecrivit la derniere fois, l'astre _Costiveness_, cet astre
funeste, sous l'influence duquel Fellows et Piffoels sont nes, dardait
sa lumiere sur l'horizon de Piffoel. Peut-etre que Piffoel avait mal au
foie, que ses pois ne voulaient pas cuire, que Buloz avait mal paye, ou
que Mallefille avait eu de l'esprit.
Ah! a propos de Mallefille! je voudrais bien savoir pourquoi Mirabella
semble me rendre responsable des betises qu'il lui ecrit.--Comme si
j'etais chargee de lire les lettres de Mallefille, de les comprendre, de
les commenter, de les corriger ou de les approuver! Dieu merci, je ne
suis pas forcee de donner de l'esprit a ceux qui en manquent. Je n'en ai
pas trop pour moi-meme, et, si quelqu'un peut en donner a Mallefille
(a qui cela ne ferait certes pas de mal), c'est la princesse et non le
docteur Piffoel, qui se creuse vainement la tete pour comprendre quelque
chose a cet incident bizarre.
Mallefille ecrit une lettre a la princesse; cette lettre est bete,
ce qui ne m'etonne pas du tout. Croyant que la princesse etait fort
habituee aux lettres de Mallefille, et ne pretendant nullement les
_endosser_, je donne _acces_ a ladite lettre dudit Mallefille dans une
lettre de moi a la princesse. Je n'en prends, pardieu, pas connaissance.
J'
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