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de le faire passer tout de suite a Buloz et de vous faire rembourser le port, qui ne sera pas mince et qui regarde le cher editeur. Nous habitons la chartreuse de Valdemosa, endroit vraiment sublime, et que j'ai a peine le temps d'admirer, tant j'ai d'occupations avec mes enfants, leurs lecons, et mon travail. Il fait ici des pluies dont on n'a pas idee ailleurs: c'est un deluge effroyable! l'air en est si relache, si mou, qu'on ne peut se trainer; on est reellement malade. Heureusement Maurice se porte a ravir; son temperament ne craint que la gelee, chose inconnue ici. Mais le petit Chopin est bien accable et tousse toujours beaucoup. J'attends pour lui avec impatience le retour du beau temps; qui ne peut tarder. Son piano est enfin arrive a Palma; mais il est dans les griffes de la Douane, qui demande cinq a six cents francs de droits d'entree et qui se montre intraitable. Ah! comme Marliani connaissait peu l'Espagne quand il me disait que les douanes n'etaient rien! Elles sont execrables, au contraire. Pour connaitre l'Espagne, il faudrait y aller tous les matins. Ce qu'on y voyait hier n'est pas ce qu'on y voit aujourd'hui, et Dieu sait ce qu'on y verra demain! Je vous avoue que je ne me faisais pas une idee de cette desorganisation de l'esprit humain; c'est un spectacle vraiment affligeant. Heureusement, comme je vous le dis, chere, je n'ai pas le temps d'y penser: je suis plongee avec Maurice dans Thucydide et compagnie; avec Solange, dans le regime indirect et l'accord du participe. Chopin joue d'un pauvre piano mayorquin qui me rappelle celui de Bouffe dans _Pauvre Jacques_. Ma nuit se passe, comme toujours, a gribouiller. Quand je leve le nez, c'est pour apercevoir, a travers la lucarne de ma cellule, la lune qui brille au milieu de la pluie sur les orangers, et je n'en pense pas plus long qu'elle. Adieu, chere bonne; je suis heureuse, quand meme la pluie, quand meme l'Espagne, quand meme le travail, mais non pas quand meme votre absence. J'embrasse votre Manoel. Amities a M. de Bonne-chose, que j'aime, comme vous savez, de tout mon coeur, et mille benedictions au cher Enrico. Parlez-moi de tous nos amis; je n'ai de nouvelles de personne, sauf de Grzymala. CLXXXVIII A M. DUTEIL, A LA CHATRE De la chartreuse de Valdemosa, trois lieues de Palma, ile Majorque, 20 janvier 1839. Cher Bou
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