seur
a l'Universite de Bologne, a indique avec franchise ce plan concerte:
"La politique italienne se sert, ecrit-il, des Italo-Albanais comme
point d'appui pour exercer une influence sur les populations
balkaniques, d'autant plus que le voisinage de cette colonie avec la
cote d'Illyrie, la parente avec certaines familles, l'analogie et la
communaute d'histoire, de coutume et de commerce, fournissent des droits
et des raisons pour intervenir."
Les Italiens ont favorise la renaissance nationale de l'idee albanaise
et ont donne asile a une societe nationale albanaise et a des journaux,
ecrits d'abord en italien, puis en albanais, qu'ils repandirent de
l'autre cote de l'Adriatique; par ces intermediaires, les dons pouvaient
facilement etre distribues dans l'autre presqu'ile; par eux, on chercha
surtout a exercer une influence sur les Albanais, et quels meilleurs
agents a transplanter sur l'autre rive adriatique: l'Italie y trouvait
double avantage, celui de posseder sous la main des intermediaires
precieux, celui d'avoir des agents commerciaux excellents pour le
developpement du trafic italo-albanais.
A Vallona, le vice-consul d'Italie me presente, par exemple, le
chancelier du consulat: c'est un M. Bosio, qui exerce le metier d'agent
de la _Puglia_; il est ne dans les Pouilles, d'une famille albanaise
transplantee en ce lieu; et de meme origine sont la plupart des Italiens
qui formaient en 1913 la colonie italienne de Vallona, cent familles
environ, petites gens faisant le commerce en boutique et servant
d'intermediaires entre le royaume qui envoie ici ses produits fabriques,
ses etoffes, ses vins, son ble ou sa farine et les Albanais qui
exportent en Italie les peaux et la laine de leurs betes et l'huile de
leurs oliviers.
L'Italie encadre cette colonie comme a Durazzo et comme a Scutari par
une organisation a elle, dont le chef est le consul et dont les
lineaments sont formes des ecoles royales, des postes italiennes et de
l'agence de la compagnie de navigation la _Puglia_ avec les interets qui
gravitent autour de celle-ci. D'apres un rapport de la direction
generale des ecoles italiennes a l'etranger, Vallona comme Durazzo
possedait en 1913 trois ecoles royales, une de garcons, une de filles,
et une ecole du soir avec 400 eleves environ dans chacune de ces villes;
a Scutari, cinq ecoles, dont deux creches, recevraient un nombre un peu
plus grand d'enfants. D'apres ce que j'ai vu a Vallona, j'ai lieu de
croire qu
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