varie de plusieurs livres jusqu'a quelques piastres; la
cotisation mensuelle est d'un medjidie; comme les Jeunes-Turcs n'ont pu
introduire les memes divisions sociales qu'a Tirana, le club comprend
toutes les classes de la population: beys, commercants, paysans, et
represente toute l'activite du pays.
Le congres ne s'occupa officiellement que des clubs et des ecoles
albanaises et il prit a cet egard des decisions capitales, encore
inconnues, qui engagent l'avenir et montrent les tendances du pays; dans
des conversations particulieres, des questions fort importantes furent
certainement agitees, comme celle des religions, des journaux et des
rapports avec le gouvernement turc.
Le congres designa trois commissions: une pour l'etude du budget, une
pour l'organisation des clubs et une pour l'etablissement des ecoles.
Pour etre assure d'un budget regulier, il fut decide que les clubs de
chaque ville paieraient une somme determinee pour l'entretien des ecoles
et la propagande; en outre, on sollicitait des souscriptions
particulieres; elles sont venues assez genereuses: Refik bey versa 250
livres turques; un Albanais, commercant enrichi en Suede, envoya une
grosse somme pour fonder un institut, des bibliotheques et cinquante
ecoles; on espere de cette maniere recueillir des fonds importants.
La commission des clubs fit adopter une resolution tendant a
l'organisation rationnelle des clubs; ils seraient soumis a un statut
unique, vote par l'assemblee, et un club central serait installe dans
une ville qui n'est pas determinee, peut-etre a El-Bassam.
Les plus importantes decisions touchent les ecoles: en Europe, pas un
pays n'est aussi depourvu d'ecoles que l'Albanie, pas une population
n'est aussi ignorante, pas un peuple n'est aussi eloigne de toute
instruction, si rudimentaire qu'on la concoive; c'est le resultat voulu
de la politique de Constantinople, qui entendait priver l'Albanie de
toute voie de communication, de toute connaissance de l'exterieur, de
tout contact avec le dehors et qui par cette methode pensait assurer
plus aisement la fidelite des Albanais au Padischah. Les ecoles etaient
suspectes, les journaux prohibes, l'ecriture en albanais proscrite.
Aujourd'hui les beys croient que l'instruction sera le grand renovateur
d'energie pour leur peuple et voici comment ils en concoivent
l'organisation; rien n'existe, tout est a faire, a commencer par
l'education des instituteurs; a El-Bassam il fut donc decide
d'o
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