et a El-Bassam, ou leur cure, Papas
Georgio, est assez connu; dans le sud de l'Albanie les catholiques sont
aussi rares que les orthodoxes dans le nord, tandis que ces derniers y
sont constitues en groupes de plus en plus compacts.
Ainsi, dans l'Albanie autonome, la repartition des religions peut se
resumer a grands traits dans les termes suivants: au nord, jusque vers
l'embouchure de l'Ismi, un groupe de 100 000 catholiques, des tribus
musulmanes plus nombreuses encore vivent sans melange d'orthodoxes; au
centre, de l'embouchure de l'Ismi a l'embouchure de la Vopussa, la
disparition graduelle des catholiques qui ne depassent pas 15 000
entraine l'accroissement des orthodoxes, les uns et les autres dilues
dans une majorite musulmane; au sud de la Vopussa, les orthodoxes
prennent peu a peu la majorite, les catholiques disparaissent
completement, mais les musulmans restent assez nombreux et, a la
difference de ce qui se passe chez les Albanais catholiques du nord,
dans ces regions orthodoxes, surtout de l'Epire, les grands
proprietaires sont generalement musulmans et les cultivateurs
orthodoxes.
De la sorte, dans l'ensemble de l'Albanie, les musulmans jouent un role
preponderant et dominent en fait partout, sauf dans la region
qu'occupent les belliqueux montagnards catholiques du nord. Par suite,
un regime stable ne peut subsister en Albanie qu'avec le concours de cet
element de la population. Ce concours ne sera pas tres facile a
obtenir, car ces montagnards sont particularistes, soupconneux, tres
jaloux de leur autonomie, d'autant plus mefiants qu'ils ont pour voisins
les musulmans de Scutari qui sont parmi les plus fanatiques de tous les
musulmans. D'autre part, leur attitude sera influencee fortement par le
mot d'ordre donne par leurs cures; or, les cures de la Mirditie,
rattaches a l'abbaye d'Orosch, sont diriges de main de maitre par l'abbe
Mgr Primo Dochi qui est entierement devoue a l'Autriche et recoit les
subsides reguliers du _Ballplatz_; l'archeveche de Scutari est a peu
pres dans le meme cas, et c'est l'empereur Francois-Joseph, par exemple,
qui donna les fonds necessaires a la construction du seminaire
pontifical albanais[1].
Par cette voie, l'Autriche donnera ses conseils; et ces conseils auront
d'autant plus d'importance que l'Albanie paisible exige des catholiques
rassures. Les beys albanais d'El-Bassam s'y emploient, mais ce n'est pas
en un jour que sera eteinte une animosite creee par des traditi
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