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dictee, allait aux provisions--le commerce enfin. Quant a moi, j'avais compris que lorsqu'on est boursier, qu'on porte une blouse, qu'on s'appelle "le petit Chose", il faut travailler deux fois plus que les autres pour etre leur egal, et ma foi! Le petit Chose se mit a travailler de tout son courage. Brave petit Chose! Je le vois, en hiver, dans sa chambre sans feu, assis a sa table de travail, les jambes enveloppees d'une couverture. Au-dehors, le givre fouettait les vitres. Dans le magasin, on entendait M. Eyssette qui dictait. "J'ai recu votre honoree du 8 courant." Et la voix pleurarde de Jacques qui reprenait: "J'ai recu votre honoree du 8 courant." De temps en temps, la porte de la chambre s'ouvrait doucement: c'etait Mme Eyssette qui entrait. Elle s'approchait du petit Chose sur la pointe des pieds: Chut!... "Tu travailles? lui disait-elle tout bas. --Oui, mere. --Tu n'as pas froid? --Oh! non!" Le petit Chose mentait, il avait bien froid, au contraire. Alors, Mme Eyssette s'asseyait aupres de lui, avec son tricot, et restait la de longues heures, comptant ses mailles a voix basse, avec un gros soupir de temps en temps. Pauvre Mme Eyssette! Elle y pensait toujours a ce cher pays qu'elle n'esperait plus revoir.... Helas! pour notre malheur, pour notre malheur a tous, elle allait le revoir bientot.... III IL EST MORT! PRIEZ POUR LUI! C'etait un lundi du mois de juillet. Ce jour-la, en sortant du college, je m'etais laisse entrainer a faire une partie de barres, et lorsque je me decidai a rentrer a la maison, il etait beaucoup plus tard que je n'aurais voulu. De la place des Terreaux a la rue Lanterne, je courus sans m'arreter, mes livres a la ceinture, ma casquette entre les dents. Toutefois, comme j'avais une peur effroyable de mon pere, je repris haleine une minute dans l'escalier, juste le temps d'inventer une histoire pour expliquer mon retard. Sur quoi, je sonnai bravement. Ce fut M. Eyssette lui-meme qui vint m'ouvrir. "Comme tu viens tard!" me dit-il. Je commencais a debiter mon mensonge en tremblant; mais le cher homme ne me laissa pas achever et, m'attirant sur sa poitrine, il m'embrassa longuement et silencieusement. Moi qui m'attendais pour le moins a une verte semonce, cet accueil me surprit. Ma premiere idee fut que nous avions le cure de Saint-Nizier a diner; je savais par experience qu'on ne nous grondait jamais ces jours-la. Mais en entrant dans la s
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