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ialement partie d'aucune classe; en general, il entrait dans celle qu'il voyait ouverte. Un jour, on le trouva en train de faire ses batons dans la classe de philosophie.... Un drole d'eleve ce Bamban! Je le regardais quelquefois a l'etude, courbe en deux sur son cahier, suant, soufflant, tirant la langue, tenant sa plume a pleines mains et appuyant de toutes ses forces, comme s'il eut voulu traverser la table.... A chaque baton il reprenait de l'encre, et a la fin de chaque ligne, il rentrait sa langue et se reposait en se frottant les mains. Bamban travaillait de meilleur coeur maintenant que nous etions amis.... Quand il avait termine une page, il s'empressait de gravir ma chaire a quatre pattes et posait son chef-d'oeuvre devant moi, sans parler. Je lui donnais une petite tape affectueuse en lui disant: "C'est tres bien!" C'etait hideux, mais je ne voulais pas le decourager. De fait, peu a peu, les batons commencaient a marcher plus droit, la plume crachait moins, et il y avait moins d'encre sur les cahiers.... Je crois que je serais venu a bout de lui apprendre quelque chose; malheureusement, la destinee nous separa. Le maitre des moyens quittait le college. Comme la fin de l'annee etait proche, le principal ne voulut pas prendre un nouveau maitre. On installa un rhetoricien a barbe dans la chaire des petits, et c'est moi qui fus charge de l'etude des moyens. Je considerai cela comme une catastrophe. D'abord les moyens m'epouvantaient. Je les avais vus a l'oeuvre les jours de Prairie, et la pensee que j'allais vivre sans cesse avec eux me serrait le coeur. Puis il fallait quitter mes petits, mes chers petits que j'aimais tant.... Comment serait pour eux le rhetoricien a barbe?... Qu'allait devenir Bamban? J'etais reellement malheureux. Et mes petits aussi se desolaient de me voir partir. Le jour ou je leur fis ma derniere etude, il y eut un moment d'emotion quand la cloche sonna.... Ils voulurent tous m'embrasser. Quelques-uns meme, je vous assure, trouverent des choses charmantes a me dire. Et Bamban?... Bamban ne parla pas. Seulement, au moment ou je sortais, il s'approcha de moi, tout rouge, et me mit dans la main, avec solennite, un superbe cahier de batons qu'il avait dessines a mon intention. Pauvre Bamban! VII LE PION Je pris donc possession de l'etude des moyens. Je trouvai la une cinquantaine de mechants droles, montagnards joufflus de douze a quatorze ans, fils de m
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