egne,
arrivent jusqu'au second pylone du palais: de ce point jusqu'au premier
pylone, les sculptures n'abondent pas moins; mais plusieurs tableaux
sont enfouis sous des collines de decombres. J'ai pu cependant avoir une
copie de deux bas-reliefs faisant partie d'une troisieme campagne du roi
contre des peuples asiatiques, avec des legendes en tres-mauvais etat.
L'un represente Rhamses-Meiamoun combattant a pied, couvert d'un large
bouclier, et poussant l'ennemi vers une forteresse assise sur une
hauteur. Dans le second tableau, le roi, a la tete de ses chars, ecrase
ses adversaires en avant d'une place dont une partie de l'armee
egyptienne pousse le siege avec vigueur; des soldats coupent des arbres
et s'approchent des fosses, couverts par des mantelets; d'autres, apres
les avoir franchis, attaquent a coups de hache la porte de la ville;
plusieurs enfin ont dresse des echelles contre la muraille et montent a
l'assaut, leurs boucliers rejetes sur leurs epaules.
Sur le revers du premier pylone existe encore un tableau relatif a une
campagne contre la grande nation de Scheta ou Cheto: le roi, debout sur
son char, prend une fleche dans son carquois fixe sur l'epaule, et la
decoche contre une forteresse remplie de Barbares. Les soldats egyptiens
et les officiers attaches a la personne du roi marchent a sa suite,
ranges sur quatre files paralleles.
Telles sont les grandes sculptures historiques encore visibles dans
l'etat d'enfouissement ou se trouve aujourd'hui le magnifique palais de
Medinet-Habou, tout entier du regne de Rhamses-Meiamoun, les successeurs
immediats n'y ayant ajoute que quelques accessoires presque
insignifiants. Le nombre considerable de noms de peuples et de nations
asiatiques ou africaines que j'y ai recueillis ouvre un nouveau champ de
recherches a la geographie comparee; ce sont de precieux elements pour
la reconstruction du tableau ethnographique du monde dans la plus
antique periode de son histoire. Je crois possible de reconnaitre la
synonymie de ces noms egyptiens de peuples avec ceux que nous ont
transmis les geographes grecs, et ceux surtout que contiennent les
textes hebreux et les memoires originaux des nations asiatiques. C'est
un beau travail qui merite d'etre entrepris; il sera facilite et par la
connaissance positive des traits du visage et du costume de chacun de
ces peuples, et encore mieux sans doute par la comparaison de ces noms
avec ceux du meme genre que j'ai trouves, en bien plus
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