la nommaient _berd_; elle croissait principalement dans les terrains
marecageux, et sa culture etait une source de richesse pour ceux qui
habitaient les rives des anciens lacs de Bourlos et de Menzaleh ou
Tennis.
Les Egyptiens n'avaient point un systeme monetaire semblable au notre.
Ils avaient pour le petit commerce interieur une monnaie de convention;
mais pour les transactions considerables, on payait en _anneaux d'or
pur_, d'un certain poids et d'un certain diametre, ou en anneaux
d'argent d'un titre et d'un poids egalement fixes.
Quant a l'etat de la marine a cette ancienne epoque, plusieurs notions
essentielles nous manquent encore. L'Egypte avait une _marine
militaire_, composee de grandes galeres, marchant a la fois a la rame et
a la voile. On doit presumer que la marine marchande avait pris un
certain essor, quoiqu'il soit a peu pres certain que le commerce et la
navigation de long cours etaient faits, en qualite de courtiers, par un
petit peuple tributaire de l'Egypte, et dont les principales villes
furent _Sour, Saide, Beirouth_ et _Acre_.
Le bien-etre interieur de l'Egypte etait fonde sur le grand
developpement de son agriculture et de son industrie; on decouvre a
chaque instant, dans les tombeaux de Thebes et Sakkarah, des objets d'un
travail perfectionne, demontrant que ce peuple connaissait toutes les
aisances de la vie et toutes les jouissances du luxe. Aucune nation
ancienne ni moderne n'a porte plus loin que les vieux Egyptiens la
grandeur et la somptuosite des edifices, le gout et la recherche dans
les meubles, les ustensiles, le costume et la decoration. Telle fut
l'Egypte a son plus haut periode de splendeur connu. Cette prosperite
date de l'epoque des derniers rois de la XVIIIe dynastie, a laquelle
appartient RHAMSES LE GRAND ou _Sesostris_; les sages et nombreuses
institutions de ce souverain terrible a ses ennemis, doux et modere
envers ses sujets, en assurerent la duree.
Ses successeurs jouirent en paix du fruit de ses travaux et conserverent
en grande partie ses conquetes, que le quatrieme d'entre eux, nomme
_Rhamses-Meiamoun_, prince guerrier et ambitieux, etendit encore
davantage; son regne entier fut une suite d'entreprises heureuses contre
les nations les plus puissantes de l'Asie. Ce roi batit le beau palais
de _Medinet-Habou_ (a Thebes), sur les murailles duquel on voit encore
sculptees et peintes toutes les campagnes de ce Pharaon en Asie, les
batailles qu'il a livrees sur terre
|