Louvre. Par ce moyen fort simple et pour lequel il
suffira d'un ordre de M. le ministre de la marine, on ne compromettrait
pas, par deux ou trois transbordements, la conservation de ces richesses
monumentales, qui serviront a completer les salles basses du Musee.
Apres ma sortie de quarantaine, je resterai trois jours a Toulon, j'en
passerai quatre a Marseille, d'ou je me rendrai a Aix, pour etudier les
papyrus de M. Sallier. Ce sera une petite seance egyptienne, et j'espere
en reprendre l'habitude journaliere a Paris; c'est un sort, et je m'y
resigne sans peine.... Adieu.
VINGT-SIXIEME LETTRE
Au lazaret de Toulon, le 26 decembre 1829.
_A M. le baron DE LA BOUILLERIE, intendant general de la maison du roi._
MONSIEUR LE BARON,
Mon premier devoir, en touchant la terre de France, est de renouveler
l'expression de toute ma gratitude a la main protectrice qui, secondant
les hautes vues du roi pour l'avancement des etudes historiques, m'a
genereusement fourni les moyens d'accomplir la serie des recherches que
la science montrait encore a faire dans l'Egypte entiere et sur le sol
de la Nubie. Je me suis efforce, par mon complet devouement a
l'importante entreprise que vous m'avez mis a meme d'executer, de ne
point rester au-dessous d'une si noble tache et de justifier de mon
mieux les esperances que les savants de l'Europe ont bien voulu attacher
a mon voyage.
L'Egypte a ete parcourue pas a pas, et j'ai sejourne partout ou le temps
avait laisse subsister quelques restes de la splendeur antique; chaque
monument est devenu l'objet d'une etude speciale; j'ai fait dessiner
tous les bas-reliefs et copier toutes les inscriptions qui pouvaient
fournir des lumieres sur l'etat primitif d'une nation dont le vieux nom
se mele aux plus anciennes traditions ecrites.
Les materiaux que j'ai recueillis ont surpasse mon attente. Mes
portefeuilles sont de la plus grande richesse, et je me crois permis de
dire que l'histoire de l'Egypte, celle de son culte et des arts qu'elle
a cultives ne sera bien connue et justement appreciee qu'apres la
publication des dessins qui sont le fruit de mon voyage.
Je me suis fait un devoir de consacrer toutes les economies qu'il m'a
ete possible de realiser a des fouilles executees a Memphis, a Thebes,
etc., pour enrichir le musee Charles X de nouveaux monuments; j'ai ete
assez heureux pour reunir une foule d'objets qui completeront diverses
series du musee egyptien du Louvre; et j'ai
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