ent au son du tambour et de la
trompette.
Le roi deleguait pour l'ordinaire le commandement des differents corps a
des princes de sa famille.
La troisieme classe de la population formait la _caste agricole_. Ses
membres donnaient tous leurs soins a la culture des terres, soit comme
proprietaires, soit comme fermiers; les produits leur appartenaient en
propre, et on en prelevait seulement une portion destinee a l'entretien
du _roi_, comme a celui des _castes sacerdotale et militaire_; cela
formait le principal et le plus certain des revenus de l'Etat.
D'apres les anciens historiens, on doit evaluer le revenu annuel des
Pharaons, y compris les tributs payes par les nations etrangeres, au
moins de six a sept cents millions de notre monnaie.
Les artisans, les ouvriers de toute espece, et les marchands,
composaient la quatrieme classe de la nation; c'etait la _caste
industrielle_, soumise a un impot proportionnel, et contribuant ainsi
par ses travaux a la richesse comme aux charges de l'Etat. Les produits
de cette caste eleverent l'Egypte a son plus haut point de prosperite.
Tous les genres d'industrie furent en effet pratiques par les anciens
Egyptiens, et leur commerce avec les autres nations plus ou moins
avancees, qui formaient le monde politique de cette epoque, avait pris
un grand developpement.
L'Egypte faisait alors du superflu de ses produits en grains un commerce
regulier et fort etendu. Elle tirait de grands profits de ses bestiaux
et de ses chevaux. Elle fournissait le monde de ses toiles de lin et de
ses tissus de coton, egalant en perfection et en finesse tout ce que
l'industrie de l'Inde et de l'Europe execute aujourd'hui de plus
parfait. Les metaux, dont l'Egypte ne renferme aucune mine, mais qu'elle
tirait des pays tributaires ou d'echanges avantageux avec les nations
independantes, sortaient de ses ateliers travailles sous diverses formes
et changes soit en armes, en instruments, en ustensiles, soit en objets
de luxe et de parure recherches a l'envi par tous les peuples voisins.
Elle exportait annuellement une masse considerable de poterie de tout
genre, ainsi que les innombrables produits de ses ateliers de verrerie
et d'emaillerie, arts que les Egyptiens avaient portes au plus haut
point de perfection. Elle approvisionnait enfin les nations voisines de
_papyrus_ ou _papier_ forme des pellicules interieures d'une plante qui
a cesse d'exister depuis quelques siecles en Egypte; les anciens Arabes
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