es, harnais et autres produits des manufactures
d'Egypte et de Nubie, que nous avons recueillis a nos depens. Je ne
pense pas qu'on nous refuse cette faveur, du reste bien gratuite pour
nous.
Les decorations du theatre francais d'Alexandrie sont terminees, et deja
eprouvees; l'ouverture du theatre a eu lieu le jour de la fete du roi, a
la grande satisfaction des nombreux spectateurs que cette fete nouvelle
avait reunis.
28 novembre 1829.
Enfin il m'est permis de dire adieu a ma terre sainte, a ce pays de
merveilles historiques; je quitterai l'Egypte comble des faveurs de ses
anciens et de ses modernes habitants, vers le 2 ou le 3 decembre. Mon
fidele aide de camp, Salvador Cherubini, ne me quittera pas; MM. Lhote,
Lehoux et Bertin resteront ici apres nous, pour avancer un grand travail
qu'ils ont commence, _le Panorama du Caire_, pour lequel ils ont fait
sur les lieux toutes les etudes necessaires; ils veulent le terminer
ici, et ils ont cent fois raison, car ce sera une magnifique chose. Pour
moi, je pars bien resolu contre les bourrasques et coups de vent qui ne
nous manqueront certainement pas dans ce temps-ci; mais la France est a
ce prix: je l'accepte.
Cette lettre voguera par les soins obligeants d'un fort aimable et
excellent homme, M. Ouder, aide de camp de M. le general Guilleminot,
qui monte le brick _l'Eclipse_, et dont l'arrivee precedera la mienne
d'une dizaine de jours, son brick marchant bien mieux que notre
_Astrolabe_, corvette a l'epreuve de la bombe et des fureurs de l'Ocean,
qu'elle a bravees plusieurs fois dans ses voyages autour du monde. Je ne
serai donc a Toulon que du 20 au 25 decembre, et sur pays chretien que
vers le milieu de janvier, a cause de la quarantaine de trois a quatre
semaines que je ferai a Toulon, si je ne la fais pas a Malte dans
l'intention de gagner quelques jours. Dans tous ces calculs, je crois
fermement que la fin de mon drame sera aussi heureuse que les quatre
premiers actes; l'idee _France_ en constitue l'unite requise par la
venerable antiquite.... Adieu.
VINGT-CINQUIEME LETTRE
Toulon, le 25 decembre 1829.
"_Soyez sans inquietude, tout ira bien_;" c'est en ces termes que je dis
adieu a mes amis au moment de mon depart de Paris; j'ai tenu parole, et
me voici en rade de Toulon, subissant avec resignation le triste devoir
de la quarantaine. Ma campagne est donc finie, et tous mes voeux et les
votres sont remplis. C'est le 23 decembre, dans la rade
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