ence des anciens monuments de l'Egypte, sans
trouver dans l'antique prosperite commerciale de ce pays la principale
source des enormes richesses depensees pour les produire. Ainsi, il est
bien demontre que Memphis et Thebes furent le premier centre du commerce
avant que _Babylone, Tyr, Sidon, Alexandrie, Tadmour_ (Palmyre) et
_Bagdhad_, villes toutes du voisinage de l'Egypte, heritassent
successivement de ce bel et important privilege.
Quant a l'etat interieur de l'EGYPTE a cette grande epoque, tout prouve
que la police, les arts et les sciences y etaient portes a un tres-haut
degre d'avancement.
Le pays etait partage en trente-six provinces ou gouvernements
administres par divers degres de fonctionnaires, d'apres un code complet
de lois ecrites.
La population s'elevait en totalite a cinq millions au moins et a sept
millions au plus. Une partie de cette population, specialement vouee a
l'etude des sciences et aux progres des arts, etait chargee en outre des
ceremonies du culte, de l'administration de la justice, de
l'etablissement et de la levee des impots invariablement fixes d'apres
la nature et l'etendue de chaque portion de propriete mesuree d'avance,
et de toutes les branches de l'administration civile. C'etait la partie
instruite et savante de la nation; on la nommait la _caste sacerdotale_.
Les principales fonctions de cette caste etaient exercees ou dirigees
par des membres de la famille royale.
Une autre partie de la nation egyptienne etait specialement destinee a
veiller au repos interieur et a la defense exterieure du pays. C'est
dans ces familles nombreuses, dotees et entretenues aux frais de l'Etat,
et qui formaient la _caste militaire_, que s'operaient les conscriptions
et les levees de soldats; elles entretenaient regulierement l'armee
egyptienne sur le pied de 180,000 hommes. La premiere, mais la plus
petite, des divisions de cette armee, etait exercee a combattre sur des
chars a deux chevaux, c'etait la _cavalerie_ de l'epoque (la cavalerie
proprement dite n'existait point alors en Egypte); le reste formait des
corps de fantassins de differentes armes, savoir: les soldats de ligne,
armes d'une cuirasse, d'un bouclier, d'une lance et de l'epee; et les
troupes legeres, les archers, les frondeurs et les corps armes de haches
ou de faux de bataille. Les troupes etaient exercees a des manoeuvres
regulieres, marchaient et se mouvaient en ligne par legions et par
compagnies; leurs evolutions s'executai
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