, et exprimes par des hieroglyphes phonetiques (representant les
mots coptes equivalents). Ces quatre tableaux nous donnent donc la
genealogie complete d'Evergete II, et l'ordre successif des rois de la
dynastie des Lagides a partir de _Ptolemee Philadelphe_.
C'est toujours ainsi que les monuments nationaux de l'Egypte servent
pour le moins de confirmation aux temoignages historiques puises dans
les ecrits des Grecs; et cela toutes les fois qu'ils ne viennent point
eclaircir ou coordonner les notions vagues et incoherentes que ce meme
peuple nous a transmises sur l'histoire egyptienne, surtout en ce qui
concerne les anciennes epoques. L'usage constamment suivi par les
Egyptiens, de couvrir toutes les parois de leurs monuments de nombreuses
series de tableaux representant des scenes religieuses ou des evenements
contemporains, dans lesquels figure d'habitude le souverain regnant a
l'epoque meme ou l'on sculptait ces bas-reliefs, cet usage, disons-nous,
a tourne bien heureusement au profit de l'histoire, puisqu'il a
conserve jusqu'a nos jours un immense tresor de notions positives qu'on
chercherait inutilement ailleurs. On peut dire en toute verite que,
grace a ces bas-reliefs et aux nombreuses inscriptions qui les
accompagnent, chaque monument de l'Egypte s'explique par lui-meme, et
devient, si l'on peut s'exprimer ainsi, son propre interprete. Il
suffit, en effet, d'etudier quelques instants les sculptures qui ornent
le sanctuaire de l'edifice situe a cote de l'enceinte de Medinet-Habou,
la seule portion du monument veritablement terminee, pour se convaincre
aussitot qu'on se trouve dans un temple consacre au dieu _Thoth_,
construit sous le regne d'Evergete II et de sa soeur et premiere femme
_Cleopatre_, mais dont les sculptures ont ete terminees posterieurement
a l'epoque du mariage d'Evergete II avec Cleopatre sa niece et sa
seconde femme, mentionnee dans les legendes royales qui decorent le
plafond du sanctuaire.
Le style mou et lourd des bas-reliefs, la grossierete d'execution des
hieroglyphes, et le peu de soin donne a l'application des couleurs sur
les sculptures, s'accordent trop bien avec les dates fournies par les
inscriptions dedicatoires pour qu'on meconnaisse dans le petit temple de
Thoth un produit de la decadence des arts egyptiens, devenue si rapide
aux dernieres epoques de la domination grecque.
Mais un edifice d'un temps encore plus rapproche de nous presente aux
regards du voyageur un exemple fra
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