r un prefet. Des ce
moment, elle suivit la bonne et la mauvaise fortune de l'empire dont
elle dependait, jusqu'a ce que les Arabes musulmans en firent la
conquete au nom du calife OMAR, sous la conduite de son general _Amrou
Ebn-el-As_.
* * * * *
N deg. II.
NOTE REMISE AU VICE-ROI POUR LA CONSERVATION DES MONUMENTS DE L'EGYPTE.
Alexandrie, novembre 1829.
Parmi les Europeens qui visitent l'Egypte, il en est, annuellement, un
tres-grand nombre qui, n'etant amenes par aucun interet commercial,
n'ont d'autre desir ou d'autre motif que celui de connaitre par
eux-memes et de contempler les monuments de l'ancienne civilisation
egyptienne, monuments epars sur les deux rives du Nil, et que l'on peut
aujourd'hui admirer et etudier en toute surete, grace aux sages mesures
prises par le gouvernement de Son Altesse.
Le sejour plus ou moins prolonge que ces voyageurs doivent faire,
necessairement, dans les diverses provinces de l'Egypte et de la Nubie,
tourne a la fois au profit de la science qu'ils enrichissent de leurs
observations, et a celui du pays lui-meme, par leurs depenses
personnelles, soit pour les travaux qu'ils font executer, soit pour
satisfaire leur active curiosite, soit meme encore pour l'acquisition de
divers produits de l'art antique.
Il est donc du plus haut interet, pour l'Egypte elle-meme, que le
gouvernement de Son Altesse veille a l'entiere conservation des edifices
et monuments antiques, l'objet et le but principal des voyages
qu'entreprennent, comme a l'envi, une foule d'Europeens appartenant aux
classes les plus distinguees de la societe.
Leurs regrets se joignent deja a ceux de toute l'Europe savante, qui
deplore amerement la destruction entiere d'une foule de monuments
antiques, demolis totalement depuis peu d'annees, sans qu'il en reste la
moindre trace. On sait bien que ces demolitions barbares ont ete
executees contre les vues eclairees et les intentions bien connues de
Son Altesse, et par des agents incapables d'apprecier le dommage que,
sans le savoir, ils causaient ainsi au pays; mais ces monuments n'en
sont pas moins perdus sans retour, et leur perte reveille, dans toutes
les classes instruites, une inquiete et bien juste sollicitude sur le
sort a venir des monuments qui existent encore.
Voici la note nominative de ceux _qu'on a recemment detruits:_
1 deg. _Tous_ les monuments de _Cheik-Abade_; il ne reste plus debout que
quelques colonnes de
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