mon pere a humilie le monde entier sous mes pieds, et je suis roi sur le
trone a toujours."
En dehors de ce curieux tableau existe une longue inscription,
malheureusement fort endommagee, et relative a cette campagne, qui date
de l'an V du regne de Rhamses-Meiamoun.
_Troisieme tableau._ Le vainqueur, le fouet en main et guidant ses
chevaux, retourne ensuite en Egypte; des groupes de prisonniers
enchaines precedent son char; des officiers etendent au-dessus de la
tete du Pharaon de larges ombrelles; le premier plan est occupe par
l'armee egyptienne, divisee en pelotons marchant regulierement en ligne
et au pas, selon les regles de la tactique moderne.
Enfin Rhamses rentre triomphant dans Thebes (quatrieme tableau); il se
presente a pied, trainant a sa suite trois colonnes de prisonniers,
devant le temple d'Amon-Ra et de la deesse Mouth; le roi harangue les
divinites et en recoit en reponse les assurances les plus flatteuses.
Une immense composition remplit tout le registre superieur de la galerie
nord et de la galerie est, a droite de la porte principale. C'est une
ceremonie publique qui n'offre pas moins de deux cents personnages en
pied; a cette pompeuse marche assiste tout ce que l'Egypte renfermait de
plus grand et de plus illustre; c'est en quelque sorte le triomphe de
Rhamses-Meiamoun, et la panegyrie celebree par le souverain et son
peuple pour remercier la divinite de la constante protection qu'elle
avait accordee aux armes egyptiennes. Une ligne de grands hieroglyphes,
sculptes au-dessus du tableau et dans toute sa longueur, annonce que
cette panegyrie ([Greek: AeBAI]) en l'honneur d'Amon-Horus (l'[Greek:
Alpha] et l'[Greek: Omega] de la theologie egyptienne) eut lieu a Thebes
le premier jour du mois de Paschons. Cette legende contient en outre
l'analyse minutieuse du vaste tableau qu'elle surmonte; c'est pour ainsi
dire le programme entier, de la ceremonie.
L'analyse rapide que j'en donne ici ne sera que la traduction de cette
legende, ou celle des nombreuses inscriptions sculptees dans le
bas-relief aupres de chaque personnage et au-dessus des groupes
principaux.
Rhamses-Meiamoun sort de son palais porte dans un naos, espece de chasse
richement decoree, soutenue par douze _oeris_ ou chefs militaires, la
tete ornee de plumes d'autruche. Le monarque, decore de toutes les
marques de sa royale puissance, est assis sur un trone elegant que des
images d'or de la Justice et de la Verite couvrent de leurs
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