en conformite avec
les ordres du general Strange. Cette garnison, qui devait plus tard
s'illustrer par la construction d'un fort superbe, qu'elle a laisse
comme souvenir de son passage sur la rive sud de la Petite Riviere au
Calumet, mieux connue sous le nom de riviere de la Paix, se composait
comme suit: Lieut. Villeneuve; de la 8e compagnie, Sergent L. Favreau,
aussi de la 8e; caporal Eusebe Beaudoin de la 1ere compagnie; et des
soldats Napoleon Robert, et Ferdinand Robert du No 1; J. Savard, J.
Connolly, E. Tailor, et Joseph Chapleau, No 3; N. Bourdeau, A. Gravel,
F. Depatie, et A. Hebert, No 4; J. Sanschagrin, X. Quevillon, D. Menard,
Edouard Gervais, L. Favreau, F. X. de la Durentaye, J. Lamarche et M.
Deslauriers, No 8.
Des le lundi, 4 de mai, au matin, ce detachement prit possession d'un
chantier situe sur la ferme du Gouvernement, et se mit immediatement
a l'oeuvre pour le rendre habitable. Pendant que le plus grand nombre
travaillaient a cette besogne, d'autres percaient des meurtrieres.
[Illustration: LIEUTENANT MACKAY]
Le 6 de mai, le capitaine Ethier, qui s'etait rendu jusqu'a Edmonton
avec le reste du bataillon gauche, dont il etait adjudant, recut ordre
du general Strange de retourner tout de suite a la ferme du Gouvernement
pour prendre le commandement des garnisons de la Traverse de l'Elan
Rouge et des Buttes de la Paix, devant tenir ses quartiers generaux en
ce dernier endroit. Le meme soir, le capitaine Ethier entrait dans ses
quartiers, a la grande satisfaction de tous les hommes qui l'estimaient
et comme chef et comme ami. Il y eut donc rejouissances generales au
camp pendant la veillee; cependant a 9.30 heures les preparatifs pour le
sommeil se commencaient et, a dix heures, le camp etait rentre dans le
silence le plus profond. Tout-a-coup, vers une heure du matin, le cri
d'alarme d'une sentinelle eveilla le capitaine et en quelques instants
toute la garnison etait sur pied. En un clin d'oeil, chacun etait a son
poste, et les ordres clairs, brefs du capt. Ethier etaient executes dans
le silence le plus parfait. Il faut ici dire, a la louange des soldats
de cette garnison, que dans cette circonstance ainsi que plusieurs fois
plus tard, ils firent preuve d'un grand sang-froid et d'un courage
calme. Attentif au mot d'ordre, chacun obeissait, en silence, se mettait
au poste qu'on lui assignait et ne disait un mot que lorsque le danger
etait passe et qu'il etait revenu a sa couverte. Cette nuit-la l
|