ontreal. Vers midi,
l'on arreta a Ignace pour diner. Il y avait trois mois que nous n'avions
pas eu autre chose que des hard-tacks, du corn-beef ou du, boeuf sale.
Aussi chacun fait-il honneur au repas. Apres une heure de delai, le
train se remet en route et l'on se rend sans arret jusqu'a Port Arthur
ou l'on arrive vers les dix heures.
La fanfare de la ville etait a la gare et joua a notre arrivee. Au-dela
de 4,000 personnes nous attendaient. On nous mena souper par compagnies,
aux differents hotels de la ville. Apres souper il y eut conge general
et plusieurs en profiterent largement.
Vendredi, 17.--Il etait une heure du matin quand nous fumes prets a
partir dans de nouveaux chars, Vers huit heures du matin nous etions
rendus a Red Rock. Ici l'on separa le train en deux a cause du mauvais
etat de la nouvelle ligne qu'on allait avoir a parcourir. Malgre les
dangers de la route, le trajet se fait avec plaisir. Le chemin est des
plus gais. Longeant continuellement les rives du lac Superieur et en
suivant toutes les courbes, contournant les baies, partout le paysage
est magnifique. L'on passa a McKercher Harbour ou nous etions arretes en
montant, et ce fut avec plaisir qu'on se rappela nos souvenirs du mois
d'avril. Le soir, vers 8 heures, le train arreta. L'ingenieur n'osait
continuer pendant la nuit a cause du mauvais etat de la route, on passa
la nuit en cet endroit.
Samedi, 18.--De bonne heure l'on se remet en marche. La journee fut des
plus ennuyeuses. De temps a autre seulement l'attention des soldats
etait attiree par quelqu'affreux precipice qu'on traversait sur un pont
de bois qui pliait sous le poids du char, ou par quelque tunnel qui
repetait avec force les gais refrains des soldats. L'on traversa
Jackfish Bay ou l'on avait passe un jour et une nuit au mois d'avril
dernier. Comme tout etait change! Comme tout paraissait plus gai! Cette
nuit-ci l'on coucha encore en route!
Dimanche, 19.--Plus l'on approchait de Montreal, plus la gaiete
augmentait. Vers midi, l'on arriva a North Bay. Il faisait une chaleur
ecrasante. L'on se mit en rangs et l'on s'achemina vers le lac
Nipissing. Ici chacun recut ordre de se deshabiller et de se laver.
Pour plusieurs, l'ordre etait superflu, mais pour quelques-uns c'etait
necessaire. En quelques minutes, tout le bataillon etait a l'eau et
bientot tous se debattaient au milieu des cris les plus joyeux. Apres un
bain d'une demi heure, l'on se rhabilla et l'on retourna aux ch
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