rer. Sans
autres voisins que les garnisons d'Edmonton et de Fort Ostell, l'une
situee a 40 et l'autre a 35 milles de distance, entoures de plusieurs
tribus sauvages dont les loges se nombraient par plusieurs centaines,
sans fortifications sures et fortes, la responsabilite de leurs charges
leur paraissait dans toute son importance. Et les travaux ne pouvaient
se poursuivre avec toute la vitesse voulue. Il n'y avait presque jamais
plus que neuf hommes disponibles pour la corvee. Car il faut deduire
les deux cuisiniers, le boulanger, ceux qu'on avait releves de garde le
matin et la garde du jour. Cependant, malgre le petit nombre d'ouvriers,
les fortifications etaient presque completes apres quinze jours de
fatigue.
Le 9 mai, deux evenements remarquables vinrent troubler la monotonie de
l'existence solitaire de la garnison.
De bonne heure dans l'ayant midi, le Lt. Col. Osborne Smith passa
au Fort, a la tete de son bataillon, le 91e d'Infanterie Legere de
Winnipeg. Il distribua aux officiers des armes et de la munition.
Le capitaine Bosse, paie-maitre du 65e, les accompagnait et paya aux
soldats un mois de solde.
Dans l'apres-midi, le capitaine Ostell passa avec sa compagnie en route
d'Edmonton a la riviere Bataille.
Quelques jours plus tard, le Rev. P. Leduc, missionnaire attache a
l'eveche de St. Albert, passa au Fort. Sur le conseil du capitaine, tous
les soldats allerent a confesse. Une tente avait ete montee pres du Fort
et servait de confessionnal. Le bon missionnaire y confessa jusqu'a
minuit. Le lendemain matin tous communierent. Plusieurs raisons
poussaient les soldats a s'empresser de profiter de la visite de ce
missionnaire pour remplir leurs devoirs religieux. D'abord, c'etait la
premiere occasion qui s'offrait et personne ne pouvait dire combien de
temps ils seraient sans en trouver une pareille. Ensuite, pendant les
premiers jours de leur vie de garnison ils avaient ete attaques a quatre
reprises differentes. La premiere a ete rappelee pins haut. La seconde
eut lieu pendant la nuit du 10 de mai; la troisieme le 13 et la derniere
vers le 18. L'attaque du 13 fut la plus serieuse. La nuit etait
tres-sombre. Le soldat Savard montait son quart lorsque tout-a-coup une
balle lui siffla a l'oreille; il donna aussitot l'alarme et pendant que
la garnison se mettait en etat, de defense une seconde balle, venant
d'une autre direction, traversa la palissade et siffla a l'oreille du
soldat Deslauriers qui faisai
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