de donner des prix aux meilleurs tireurs a la carabine,
je connais le nom de gens haut places dans le commerce et ailleurs qui
refusaient de donner leur obole, en disant: "Pourquoi tout ce tapage?
Pourquoi la Milice? A quoi sert tout cela? Nous n'avons pas besoin
de donner notre argent pour faire jouer au soldat, etc., etc." Et la
consequence etait que nos braves militaires, non contents de donner leur
temps et leurs peines, etaient obliges de souscrire de leurs bourses,
afin de fournir des prix aux concours! Que de sacrifices les officiers
de fout rang ont ete obliges de faire en maintes circonstances pour
maintenir leurs corps de volontaires en etat effectif en face de toute
cette apathie! Puis encore, lorsque les differents ministres de la
milice voulaient de l'aide des chambres pour la Milice, soit pour les
camps, soit pour avoir des armes, des accoutrements, des uniformes
convenables, vous voyiez tout de suite un certain nombre de membres
se recrier, criant au gaspillage, disant que le pays allait a la
banqueroute, a la ruine, que la Milice etait inutile... que nos braves
volontaires n'etaient bons qu'a jouer au soldat, et que dirai-je encore.
Tout ce temps, nos volontaires, toujours animes du plus noble
patriotisme, se disaient: Patience! patience! un moment viendra, et le
pays, dans sa detresse, nous demandera a grands cris. Alors, nous, comme
toujours, nous repondrons: _Presents!_
Oui, messieurs, a la fin de mars dernier, ce moment est malheureusement
venu.... et qu'est-il arrive? Il est arrive, messieurs, qu'a ce moment
supreme chaque volontaire, d'un bout du pays a l'autre, depuis
les colonels jusqu'au dernier des soldats, s'est ecrie avec joie:
_Presents!_
A la fin de mars dernier, au milieu de nos troubles le Bon Genie, qui
preside aux destinees du pays, s'etait charge de nous donner l'homme
qu'ils nous fallait--le brave et habile general Middleton, le general
modele doux, humain, et _fortiter in re_. Oui, le general Middleton, ce
soldat "sans peur et sans reproche," qui, par son tact, sa prudence, ses
sages mesures, ses calculs habiles, "sans verser de sang inutilement,"
a su conduire nos troupes & la victoire, et etouffer un soulevement qui
menacait d'etre general, un de ces soulevements qui, peu de chose au
commencement, pouvait en grandissant prendre des proportions colossales,
faire promener la torche incendiaire d'un bout a l'autre du Nord-Ouest,
et faire couler des flots de sang a travers ces vas
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