noms de ceux qui composaient cette garnison: Lt.
J. E. Bedard Normandeau, commandant, sergents G. Duchesnay, A. Demers
et A. Riendeau; caporaux Jos. Gingre, J. Rivet, Jules Rupert et A.
Levesque; soldats, E. Leclerc, A. Leblanc, N. Lamarche, C. Wilson, D.
Francoeur, N. Sicard, A. Rousseau, N. Desmarteau, J. Viger, J. Trainer,
M. Carrigan, et N. Gervais.
Pendant tout le sejour de la compagnie No 8 a ce fort, il n'y eut qu'un
incident remarquable. Quelques chevaux avaient ete voles par une bande
de maraudeurs. Le Lt. Normandeau envoya immediatement une dizaine
d'hommes faire la patrouille dans les alentours, et ils ramenerent,
le meme soir, les animaux au fort, apres avoir fait une marche de dix
milles dans la plaine.
[Illustration: LIEUTENANT NORMANDEAU.]
Tout le reste du temps fut employe a la construction d'un fort qui peut
a bon droit etre mis au meme rang que ceux d'Edmonton ou de Battleford.
Pendant six longues semaines, les hommes y travaillerent et, vu
leur petit nombre, l'ouvrage etait plus rude. A part le servant du
commandant, le boulanger et le cuisinier, il faut aussi compter les
hommes de garde qui, au nombre de huit, montaient leur quart jour
et nuit dans deux postes assez eloignes l'un de l'autre. A cause de
l'etrange position du Fort, et du danger que presentait la rive nord
comme point d'attaque de la part de l'ennemi, une tente de garde avait
ete levee sur cette rive et un corps special y faisait sentinelle
continuellement. L'autre poste etait dans le Fort lui-meme. Il y avait
si peu d'hommes, que ceux qui etaient releves de garde le matin etaient
forces a etre de corvee l'apres-midi. Ce surcroit de peine causa souvent
des desagrements entre les soldats et leur commandant, mais, ici comme
ailleurs, et peut etre plus qu'ailleurs, les soldats remplirent leur
devoir.
Vers la fin de juin, les travaux etaient termines. Le batiment principal
avait ete mis dans un etat complet de defense. Meurtrieres, barricades
etc., rien n'y manquait. Deux bastions avaient ete construits sur la
facade meme, et une tourelle avait ete elevee a une cinquantaine de
verges derriere le corps principal, a egale distance des deux bastions.
Une cloture de pieux a triple rang entourait tout le terrain et reliait
entr'eux les bastions et la tourelle. Un fosse de huit pieds de
profondeur et de dix pieds de largeur separait le fort de la plaine et,
comme ce fosse etait presque continuellement rempli d'eau, il rendait
une atta
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