et nous ne cesserons de vous feliciter.
LES CITOYENS DE SAINT-MARTIN.
On passa le pont, on entrevoit au loin les contours de la montagne,
a gauche le joli village du Sault; a droite les cloches de l'eglise
Saint-Laurent, on reconnait les maisons, les champs, etc.
La locomotive file toujours.
De temps a autre, un hourra se fait entendre, c'est un brave homme, une
bonne femme, un enfant, qui, le chapeau ou le mouchoir a la main, nous
envoie la bienvenue.
On passa Hochelaga, on est a Montreal, on approche du but. Les vivats,
les cris de joie, les acclamations deviennent plus nourris, on voit des
groupes aux fenetres, sur les portes, sur la rive, cela prend du corps,
les groupes deviennent foule et nos braves soldats penches aux fenetres
des wagons, etonnes, emus de ces manifestations se regardent et se
demandent ce qui les attend encore.
En passant pres du parc Mount, des acclamations enthousiastes saluent
le train au passage, maintenant chaque eminence, chaque fenetre est
occupee.
La musique du 65eme entonne la marche triomphale composee specialement
pour cette occasion.
Au loin un murmure qui se change bientot en grondement se fait entendre
et quand enfin on depasse le signal qui se trouve pres du fleuve et que
le train entre en gare, c'est une explosion, un eclat de tonnerre qui se
fait entendre.
A MONTREAL
Il est dix heures precises.
Vingt mille voix jettent un cri formidable:
--Hourra! Hourra!
--Vive le 65eme!
Le canon tonne, au loin les cris redoublent, augmentent et se succedent
pour se decupler encore.
Le train s'arrete, la foule serree; comprimee, ecrasee se rue en avant
et escalade les chars.
Les mouchoirs s'agitent, toutes les tetes se decouvrent.
--Salut aux braves!
Un detachement de trente hommes de police est impuissant a reprimer le
mouvement.
De l'ordre? Ah, bien oui, on s'occupe bien de cela, on veut les voir,
les toucher, leur serrer la main.
Les braves colonels des bataillons de Montreal sont entraines, pousses,
bouscules.
"Tant pis! excusez mon colonel!" on donne un coup d'epaule, il faut
avancer quand meme.
Le maire Beaugrand, toutes decorations dehors, le collier au cou, essaie
de se frayer un passage et parvient enfin jusqu'au colonel Ouimet, qui
serre de tous cotes et escorte des majors Hughes et Dugas, ne peut
avancer ni reculer.
Le maire leur serre la main, leur souhaite la bienvenue et va pour
parler quand le capitaine Des Rivieres qui est
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