ars en
rangs. Un quart d'heure plus, tard nous etions encore en route, mais
cette fois-ci, tous ensemble dans le meme train. Vers huit heures du
soir l'on descendit a Mattawa. Ici encore, une foule nombreuse nous
attendait. Apres un bon reveillon, l'on remonte a bord des chars et,
vers onze heures, nous continuons notre route.
Lundi, 20.--La nuit se passa en amusements. On s'attendait a arriver a
Montreal dans le cours de l'avant-midi, c'etait assez pour empecher
de dormir meme les plus indifferents. Vers deux heures l'on passa a
Pembrooke.
Une grande foule nous salua au passage. Ceux qui furent assez chanceux
de descendre des chars etaient traites comme des enfants gates meme
par les jeunes filles qui n'osaient resister a des vainqueurs si bien
eleves. Un peu plus tard nous passions Carleton Place et, vers les six
heures, nous etions a Ottawa. Avec quel plaisir nous serrions les mains
des quelques Montrealais qui etaient venus a notre rencontre! Cette
derniere partie de la route parut la plus longue.
Enfin, l'on passe Ste-Scholastique, St. Augustin, St. Martin et arrivons
a Ste. Rose. Ici une veritable ovation fut faite au Col. Ouimet.
Cependant on ne pouvait attendre longtemps. Bientot nous arrivons au
Mile-End, puis a Hochelaga. De cette derniere place a Montreal ce fut le
commencement de l'ovation. Enfin le train arrete. Une foule compacte se
tient aux alentours de la gare. Nous serrons avec bonheur la main a plus
d'un ami. Apres quelque difficulte nous nous mettons en rangs, et la
marche commence. Ce que, nous ressentions en voyant ces figures joyeuses
qui nous saluaient de milliers de cris de joie et de bienvenue, en
passant a travers ces masses de concitoyens, est impossible a decrire.
Tous ont du le sentir comme moi, mais je ne crois pas qu'un seul puisse
le depeindre. Enfin nous arrivons a l'eglise Notre-Dame. Chacun est emu
au plus profond du coeur et sent des larmes de reconnaissance lui monter
aux yeux. Notre compagnie marcha en avant jusqu'aupres de la chaire.
Tout a coup, parmi cette foule immense, mes yeux ont distingue une
figure de femme. En un instant je la considerai de la tete aux pieds.
Elle avait les yeux remplis de larmes et etait montee sur un banc pour
voir. En m'apercevant, elle se prit a trembler de tous ses membres et
tomba a genoux. Je me jetai a son cou et je ne sais trop si je ne fus
pas oblige d'essuyer une larme en sentant ses levres froides sur mon
front brulant. C'etait ma me
|