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consigne fut rigoureuse. Toute la garnison passa la nuit debout sur un
qui-vive continuel. Plusieurs patrouilles furent organisees, conduites
par le capitaine et le lieutenant a tour de role. Un metis Ecossais du
nom de Philip, qui etait attache au camp en qualite d'interprete et
un nomme Joseph Kildall (Big Joe), sous-agent des Sauvages Stonies
accompagnerent les soldats dans leur patrouille. La nuit etant
tres-obscure on ne decouvrit rien. Cependant de bonne heure, le matin,
Big Joe decouvrit les traces d'une bande de Sauvages a un mille du Fort.
En suivant les pistes, on calcula qu'ils etaient venus en assez grand
nombre. Dix loges avaient ete levees et, croyant sans doute la force
de la garnison plus nombreuse qu'elle ne l'etait en realite, l'ennemi
s'etait enfui au lever du soleil.
Le resultat de cette alerte fut la decision immediate d'un plan de
fortifications. Le conseil de guerre, compose du capitaine et du
lieutenant, s'assembla le meme jour et decida, a l'unanimite, de
commencer immediatement les travaux de fortification. Embarrasse par
son inexperience, le conseil decida de choisir, comme modele de
fortifications, celles du bastion a meurtrieres de l'Ile Sainte-Helene.
Le meme soir le capitaine posa le premier bois du bastion a deux etages
qu'on devait construire sur le meme plan que celui de l'Ile Ste-Helene,
et le lieutenant jeta la premiere pelletee de terre du futur mur de
revetement. On se mit tout de suite a l'oeuvre et, au bout de dix
jours, le fort etait en assez bon etat de defense; la garnison pouvait
maintenant resister a des forces vingt fois superieures.
Le fort consiste en nne grande maison de bois equarri, garni d'une
double rangee de meurtrieres; au rez-de-chaussee sont installees la
salle de garde et la cuisine; a cote de la cuisine, la chambre des
officiers; le dortoir est situe partie en haut partie en bas.
Le poste est protege par la Riviere de la Paix et les collines qui
l'avoisinent; un bastion de dix pieds carres, a deux etages, domine la
colline et la riviere; partant du bastion, une palissade en bois et en
terre de sept pieds de hauteur et de quatre pieds d'epaisseur, toute
garnie de meurtrieres; en avant le grand chemin allant de Calgarry a
Edmonton avec poste de sentinelle, guerite etc.; de l'autre cote, un
large fosse, et deux postes de sentinelles.
Des l'arrivee du capitaine dans ses quartiers, on dressa les reglements
de la garnison. La vie est d'une uniformite rigoure
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