oir ce soir la, se rendit au bastion. Apres
quelques minutes d'attente, il put voir les broussailles s'agiter et
entendre des sifflements sourds presque immediatement suivis de cris
imitant ceux du coyote ou louveteau des prairies. Le sergent alla
immediatement reveiller le capitaine qui, sans perdre de temps fut sur
les lieux, accompagne du Lt. Labelle. Deux eclaireurs metis qui etaient
au Fort declarerent, apres avoir entendu les cris des broussailles, que
ce ne pouvaient etre ceux d'aucun animal, mais plutot, ceux dont se
servent ordinairement les Sauvages quand ils sont dans le sentier de
la guerre. Toute la compagnie fut bientot sur pied. En un instant, les
bastions etaient occupes par differentes divisions et chacun etait a son
poste. Evidemment les rodeurs durent s'apercevoir que la garnison etait
preparee a les recevoir chaudement et que prendre un Fort defendu par
une milice canadienne est chose plus difficile que l'on pense, car ils
se retirerent peu a peu, et au petit jour les signaux de ralliement se
repetaient dans la distance.
Le capitaine crut alors devoir envoyer deux eclaireurs, de longue
experience comme trappeurs, pour examiner les bois environnants et
faire rapport an commandant. Apres une patrouille faite avec soin, ils
revinrent au fort et declarerent qu'ils etaient surs qu'une bande de
Sauvages avait rode aux alentours de la place. Plus tard on apprit que
les Sauvages avaient eu connaissance du depart du major et d'une partie
de la garnison, et avaient probablement cru l'occasion favorable pour
saccager le fort. Cependant, comme on a pu le voir, la surveillance des
braves de Montreal gata la sauce.
Pendant le sejour de ce detachement dans le fort, plusieurs officiers
vinrent y faire visite; entr'autres le Gen. Strange, les capitaines
Giroux et Bosse et les lieutenants Ostell, Hebert et DesGeorges. Les uns
comme les autres ne purent que faire des eloges de la bonne tenue des
hommes.
Dans la nuit du 24 de mai, le soldat Laberge, qui etait de garde dans
le bastion, apercut deux cavaliers qui s'approchaient du fort avec
des allures suspectes. Ne recevant aucune reponse a son qui vive! il
dechargea sa carabine et les vit prendre au galop un chemin oppose. La
sentinelle du bastion plus loin fit aussi feu sur les fuyards et les vit
prendre, a la course, la direction des cotes du Castor.
Le lendemain, on celebra l'anniversaire de la naissance de la reine
Victoria. Dans l'avant-midi, il y eut une p
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