r Grandin. Ils representerent qu'une _Danse de la Soif_ avait ete
convoquee par des emissaires de Gros-Ours sur la reserve de la Riviere
_Qui But_, a dix milles en arriere de St-Albert. Le but de cette
assemblee etait de declarer la guerre aux blancs, et les Sauvages s'y
rendaient de tous cotes. Il y avait meme une date fixee, le 24 mai, pour
le pillage et le massacre des habitants de St-Albert et d'Edmonton. Sur
la suggestion du Colonel, le lendemain, une grande assemblee de tous
les Canadiens et les Metis de St-Albert eut lieu, et soixante et quinze
Metis apres avoir prete le serment d'allegeance, recurent des armes
et se mirent en etat de defense. M. Samuel Cunningham [3] etait
leur capitaine; il etait assiste de MM. Bellerose et Maloney comme
lieutenants. Le meme soir vingt-cinq des nouveaux volontaires etaient
mis en service actif et places en eclaireurs tout pres de la reserve
pour surveiller les Sauvages et pour se renseigner sur leurs desseins.
Ils firent, si bien leur devoir que les Sauvages, au bout de quelques
jours, abandonnerent leur projet de danse et retournerent sur leurs
reserves Respectives.
[Note 3: M. Cunningham a ete elu l'automne dernier membre du Conseil
du Nord-Ouest.]
Un evenement important qui marqua le passage du bataillon en cet endroit
fut la procession de la FETE-DIEU. Environ cinquante hommes de la
compagnie No. 2 a Edmonton et de la compagnie No 7 au Fort Saskatchewan
y prirent part et servirent d'escorte au Saint-Sacrement, l'arme au
bras, avec leurs officiers. N'eut-ce ete l'absence de la musique du
regiment on se serait cru a Montreal. Le zele que deployerent en cette
circonstance les habitants de St-Albert pourrait temoigner a lui seul
de l'estime qu'ils avaient pour le bataillon. Chacun avait envoye sa
voiture pour transporter les volontaires et le voyage fut des plus gais.
Apres la messe, un diner splendide, prepare par les soeurs grises de la
Mission, fut servi aux soldats dans une des grandes salles de l'Eveche.
Il serait a propos de mentionner ici l'oeuvre immense que font les
religieuses de cet ordre en cette localite. Etablies dans le pays
depuis plusieurs annees, elles y ont fonde un orphelinat sous la haute
protection de l'Eveque. Recueillant, un peu partout, de pauvres petits
enfants indiens, elles les elevent dans la voie de la vertu la plus
severe et, tout en preparant leurs ames a la grace, dissipent les
tenebres de l'ignorance ou sont plonges leurs jeunes esprits. Aus
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