fidele compagnon de ses mauvais jours. Sandeau, blesse au coeur, partit
pour l'Italie seul, a pied, sans argent."
1 deg. M. Jules Sandeau n'est jamais parti pour l'Italie _a pied et sans
argent_, bien que vous sembliez insinuer que, s'il etait sans argent,
c'etait ma faute; ce qui suppose que, brouille avec moi, il en eut
accepte de moi: supposition injurieuse et que vous n'avez pas eu
l'intention de faire. Je vous assure, et il vous assurerait au besoin,
qu'il avait des ressources acquises a lui seul. 2 deg. Il ne partit pas le
coeur blesse: j'ai de lui des lettres aussi honorables pour lui que pour
moi, qui prouvent le contraire, lettres que je n'ai pas de raison pour
publier, sachant qu'il parle de moi avec l'estime et l'affection qu'il
me doit. Je ne defendrai pas ici M. de Musset des offenses que vous lui
faites. Il est de force a se defendre lui-meme et, pour le moment, il ne
s'agit que de moi; c'est pourquoi je me borne a dire que je n'ai jamais
confie a personne ce que vous croyez savoir de sa conduite a mon egard
et que, par consequent, vous avez ete induit en erreur par quelqu'un qui
a invente ces faits. Vous dites que, apres le voyage d'Italie, je n'ai
jamais revu M. de Musset: vous vous trompez, je l'ai beaucoup revu et
je ne l'ai jamais revu sans lui serrer la main. Je tiens a cette
satisfaction de pouvoir affirmer que je n'ai jamais garde d'amertume
contre personne, de meme que je n'en ai jamais laisse de durable et de
fondee a qui que ce soit, pas meme a M. Dudevant, mon mari.
Vous ne m'avez jamais rencontree avec M. de Lamennais, ni dans la foret
de Fontainebleau, ni nulle part au monde. Je vous en demande mille
pardons, mais vous ne connaissiez de vue ni lui ni moi, le jour ou vous
avez fait cette singuliere rencontre, racontee par vous, d'ailleurs,
avec beaucoup d'esprit. Je n'ai jamais fait un pas dehors avec M. de
Lamennais, que j'ai toujours connu souffrant et retire. Puisque nous
en sommes a M. de Lamennais, voici le second fait que je tiens
essentiellement a dementir. Vous dites que, plus tard, lorsqu'on
amenait l'entretien sur le redacteur en chef du _Monde_, je m'ecriais:
_Taisez-vous! il me semble que j'ai connu le diable!_
Je declare, monsieur, que la personne qui vous a rapporte ceci a charge
sa conscience d'un gros mensonge. Mon _intimite_ avec M. de Lamennais,
comme il vous plait d'appeler mes relations respectueuses avec cet homme
illustre, n'a jamais change de nature. Vous dites que _
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