particuliere a ces
anciennes epoques, attire d'abord les regards du voyageur. Le plan qu'en
ont publie les auteurs de la grande _Description de l'Egypte_ pourra
donner une idee exacte de la disposition generale de ces deux massifs de
pylones unis a un grand pavillon par des constructions tournant sur
elles-memes en equerre; je ne dois m'occuper que des curieux bas-reliefs
et des inscriptions sculptees sur toutes les surfaces.
L'entree principale regarde le Nil; on tourne d'abord deux grands
massifs formant une espece de faux pylone, ensevelis en partie sous des
buttes provenant des debris d'habitations modernes. Vers le haut regne
une frise anaglyphique composee des elements combines de la legende
royale du Rhamses fils aine et successeur immediat de Rhamses-Meiamoun,
"Soleil, gardien de verite, eprouve par Ammon." On remarque de plus, sur
ces massifs, des tableaux d'adoration de la meme epoque, et deux
_fenetres_ portant sur leur bandeau le disque aile de Hat, et sur leurs
jambages les legendes royales de Rhamses-Meiamoun, "Soleil, gardien de
verite et ami d'Ammon."
La porte qui separe ces constructions appartient au regne d'un troisieme
Rhamses, le second fils de Meiamoun, "le soleil seigneur de verite, aime
par Ammon."
Dans l'interieur de cette petite cour s'elevent deux massifs de pylones,
ornes, ainsi que les construction qui les unissent au grand pavillon, de
frises anaglyphiques portant la legende du fondateur, Rhamses-Meiamoun,
et de bas-reliefs d'un grand interet, parce qu'ils ont trait aux
conquetes de ce Pharaon.
La face anterieure du massif de droite est presque entierement occupee
par une figure colossale du conquerant levant sa hache d'armes sur un
groupe de prisonniers barbus dont sa main gauche saisit les chevelures;
le dieu Amon-Ra, d'une stature tout aussi colossale, presente au
vainqueur la harpe divine en disant: "Prends cette arme, mon fils cheri,
et frappe les chefs des contrees etrangeres!"
Le soubassement de ce vaste tableau est compose des chefs des peuples
soumis par Rhamses-Meiamoun, agenouilles, les bras attaches derriere le
dos par les liens qui, termines par une houppe de papyrus ou une fleur
de lotus, indiquent si le personnage est un Asiatique ou un Africain.
Ces chefs captifs, dont les costumes et les physionomies sont
tres-varies, offrent, avec toute verite, les traits du visage et les
vetements particuliers a chacune des nations qu'ils representent; des
legendes hieroglyph
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