ethiopiens sur tous les monuments de l'Egypte.
J'ai deja remarque la proscription du nom de Sabacon dans le palais de
Louqsor, le nom de Taharaka subit ici un semblable outrage; mais les
marteaux n'ont pu faire que l'on n'en reconnaisse encore sans peine tous
les elements constitutifs dans le plus grand nombre des cartouches
existants. On lit de plus, sur le massif de droite, cette inscription
relative a des embellissements executes sous Ptolemee Soter II:
"Cette belle reparation a ete faite par le roi seigneur du monde, le
grand germe des dieux grands, celui que Phtah a eprouve, image vivante
d'Amon-Ra, le fils du soleil, le seigneur des diademes, Ptolemee
toujours vivant, le dieu aime d'Isis, le dieu sauveur (soter, NT NOHEM),
en l'honneur de son pere Amon-Ra, qui lui a concede les periodes des
panegyries sur le trone d'Horus."
Il n'est pas inutile de comparer cette fastueuse legende des Lagides, a
propos de quelques pierres qu'on a changees, avec les legendes que
l'Ethiopien, veritable fondateur du pylone, a fait sculpter sur le
bandeau de la porte; elle ne contient, que la simple formule suivante:
"La vie (ou vive) le roi Taharaka, le bien-aime d'Amon-Ra, seigneur des
trones du monde."
Sur les deux massifs exterieurs du pylone, ce prince, auquel certaines
traditions historiques attribuent, la conquete de toute l'Afrique
septentrionale jusqu'aux colonnes d'Hercule, a ete figure de proportion
colossale, tenant d'une main robuste les chevelures, reunies en groupe,
de peuples vaincus qu'il menace d'une sorte de massue.
Au dela du pylone de Taharaka et dans le mur de cloture du nord,
existent encore en place deux jambages d'une porte en granit rose,
charges de legendes executees avec soin et contenant le nom et les
titres du fondateur, l'un des plus grands fonctionnaires de l'ordre
sacerdotal, l'hierograminate et prophete Petamenoph. C'est le meme
personnage qui fit creuser, vers l'entree de la ville d'El-Assasif,
l'immense et prodigieuse excavation que les voyageurs admirent sous le
nom de _Grande Syringe._
On arrive enfin a l'edifice le plus antique, celui dont les propylees de
l'epoque romaine, le pylone des Lagides, la chapelle de Nectanebe et le
pylone du roi ethiopien ne sont que des dependances; ces diverses
constructions ne furent elevees que pour annoncer dignement la demeure
du roi des dieux, et celle du Pharaon, son representant sur la terre.
Ce vieux monument, qui porte a la fois le double carac
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