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suivant le vallon a l'entree duquel s'eleve le petit temple d'Hathor et
de Thmei.
La existe, presque enfouie sous les debris des habitations particulieres
qui se sont succede d'age en age, une masse de monuments de haute
importance, qui, etudies avec attention, montrent, au milieu des plus
grands souvenirs historiques, l'etat des arts de l'Egypte a toutes les
epoques principales de son existence politique: c'est en quelque sorte
un tableau abrege de l'Egypte monumentale. On y trouve en effet reunis,
un temple appartenant a l'epoque pharaonique la plus brillante, celle
des premiers rois de la XVIIIe dynastie; un immense palais de la periode
des conquetes, un edifice de la premiere decadence sous l'invasion
ethiopienne, une chapelle elevee sous un des princes qui avaient brise
le joug des Perses; un propylon de la dynastie grecque; des propylees de
l'epoque romaine; enfin, dans une des cours du palais pharaonique, des
colonnes qui jadis soutenaient le faite d'une eglise chretienne.
Le detail un peu circonstancie de ce que renferment de plus curieux des
monuments si varies me conduirait beaucoup trop loin; je dois me
contenter de donner une idee rapide de chacune des parties qui forment
cet amas de constructions si interessantes, en commencant par celles qui
se presentent en arrivant a la butte du cote qui regarde le fleuve.
On rencontre d'abord une vaste enceinte construite en belles pierres de
gres, peu elevee au-dessus du sol actuel, et dans laquelle on penetre
par une porte dont les jambages, surpassant a peine la corniche brute
qui surmonte le mur d'enceinte, portent la figure en pied d'un empereur
romain dont voici la legende hieroglyphique, inscrite dans les deux
cartouches accoles: "L'empereur Csesar Titus Elius Hadrianus Antoninus
Pius."
Le meme prince est aussi represente sur l'une des deux portes laterales
de l'enceinte, ou il est en adoration devant la triade de Thebes a
droite, et devant celle d'Hermonthis a gauche. C'est encore ici une
nouvelle preuve de ces egards perpetuels de bon voisinage que se
rendaient mutuellement les cultes locaux.
Au fond de l'enceinte s'eleve une rangee de six colonnes reunies trois a
trois par des murs d'entrecolonnement qui n'ont jamais recu de
sculptures. On trouve encore, parmi les pierres amoncelees provenant des
parties superieures de cette construction, la legende imperiale deja
citee: l'enceinte et les propylees appartiennent donc au regne d'Antonin
le Pieux. C
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