cietes
populaires.... Ils etaient naguere fort attaches a leur ministere quand il
leur valait soixante-dix mille livres de rente; ils l'ont abdique des qu'il
n'en a plus valu que six mille.... Oui, craignez non pas leur fanatisme,
mais leur ambition! non pas l'habit qu'ils portaient, mais la peau nouvelle
qu'ils ont revetue! craignez non pas l'ancienne superstition, mais la
nouvelle et fausse superstition qu'on veut feindre pour nous perdre!"
Ici, Robespierre, abordant franchement la question des cultes, ajoute:
"Que des citoyens animes par un zele pur viennent deposer sur l'autel de la
patrie les monumens inutiles et pompeux de la superstition, pour les faire
servir aux triomphes de la liberte, la patrie et la raison sourient a ces
offrandes; mais de quel droit l'aristocratie et l'hypocrisie
viendraient-elles meler ici leur influence a celle du civisme? De quel
droit des hommes inconnus jusqu'a ce jour dans la carriere de la revolution
viendraient-ils chercher, au milieu de tous ces evenemens, les moyens
d'usurper une fausse popularite, d'entrainer les patriotes meme a de
fausses mesures, et de jeter parmi nous le trouble et la discorde? De quel
droit viendraient-ils troubler la liberte des cultes au nom de la liberte,
et attaquer le fanatisme par un fanatisme nouveau? De quel droit
feraient-ils degenerer les hommages solennels rendus a la verite pure en
des farces eternelles et ridicules?
"On a suppose qu'en accueillant des offrandes civiques, la convention avait
proscrit le culte catholique. Non, la convention n'a point fait cette
demarche, et ne la fera jamais. Son intention est de maintenir la liberte
des cultes qu'elle a proclamee, et de reprimer en meme temps tous ceux qui
en abuseraient pour troubler l'ordre public. Elle ne permettra pas qu'on
persecute les ministres paisibles des diverses religions, et elle les
punira avec severite, toutes les fois qu'ils oseront se prevaloir de leurs
fonctions pour tromper les citoyens, et pour armer les prejuges ou le
royalisme contre la republique.
"Il est des hommes qui veulent aller plus loin; qui, sous le pretexte de
detruire la superstition, veulent faire une sorte de religion de l'atheisme
lui-meme. Tout philosophe, tout individu peut adopter la-dessus l'opinion
qui lui plaira: quiconque voudrait lui en faire un crime est un insense;
mais l'homme public, mais le legislateur serait cent fois plus insense, qui
adopterait un pareil systeme. La convention nationale l'
|