ulaient rattacher leur cause a celle de Pache, Chaumette,
Hebert; ils virent ces derniers, et leur dirent qu'il y avait une
conspiration contre les meilleurs patriotes; qu'ils etaient tous egalement
en danger, et qu'il fallait se soutenir et se garder reciproquement. Hebert
se rend alors aux Jacobins, le 1er frimaire (21 novembre 1798), et se
plaint d'un plan de desunion tendant a diviser les patriotes. "De toutes
parts, dit-il, je rencontre des gens qui me complimentent de n'etre pas
arrete. On repand que Robespierre doit me denoncer, moi, Chaumette et
Pache.... Quant a moi, qui me mets tous les jours en avant pour les
interets de la patrie, et qui dis tout ce qui me passe par la tete, cela
pourrait avoir quelque fondement; mais Pache.... Je connais toute l'estime
qu'a pour lui Robespierre, et je rejette bien loin de moi une pareille
idee. On a dit aussi que Danton avait emigre, qu'il etait alle en Suisse
charge des depouilles du peuple.... Je l'ai rencontre ce matin dans les
Tuileries, et puisqu'il est a Paris, il faut qu'il vienne s'expliquer
fraternellement aux Jacobins. Tous les patriotes se doivent de dementir les
bruits injurieux qui courent sur leur compte." Hebert rapporte ensuite
qu'il tient une partie de ces bruits de Dubuisson, lequel a voulu lui
devoiler une conspiration contre les patriotes; et, suivant l'usage de tout
rejeter sur les vaincus, il ajoute que la cause des troubles est dans les
complices de Brissot qui vivent encore, et dans les Bourbons qui restent au
Temple. Robespierre monte aussitot a la tribune: "Est-il vrai, dit-il, que
nos plus dangereux ennemis soient les restes impurs de la race de nos
tyrans? Je vote en mon coeur pour que la race des tyrans disparaisse de la
terre; mais puis-je m'aveugler sur la situation de mon pays, au point de
croire que cet evenement suffirait pour eteindre le foyer des conspirations
qui nous dechirent? A qui persuadera-t-on que la punition de la meprisable
soeur de Capet en imposerait plus a nos ennemis que celle de Capet lui-meme
et de sa criminelle compagne?
"Est-il vrai encore que la cause de nos maux soit le fanatisme? Le
fanatisme! il expire. Je pourrais meme dire qu'il est mort. En dirigeant
depuis quelques jours toute notre attention contre lui, ne la detourne-t-on
pas de nos veritables dangers? Vous avez peur des pretres, et ils
s'empressent d'abdiquer leurs titres pour les echanger contre ceux de
municipaux, d'administrateurs, et meme de presidens de so
|