pied-a-terre aux Anglais.
C'est alors que la convention appela a Paris les envoyes des assemblees
primaires, leur donna la constitution de l'an III a jurer et a defendre, et
decida avec eux que la France entiere, hommes et choses, etait a la
disposition du gouvernement. Alors fut decretee la levee en masse,
generation par generation, et la faculte de requerir tout ce qui serait
necessaire a la guerre; alors fut institue le Grand-Livre, et l'emprunt
force sur les riches, pour retirer de la circulation une partie des
assignats et operer le placement force des biens nationaux; alors deux
grandes armees furent dirigees sur la Vendee, la garnison de Mayence y fut
transportee en poste; il fut resolu que ce malheureux pays serait brule, et
que la population en serait transportee ailleurs. Enfin, Carnot entra au
comite de salut public, et commenca a introduire l'ordre et l'ensemble dans
les operations militaires.
Nous avions perdu le camp de Cesar, et Kilmaine avait, par une retraite
heureuse, sauve les restes de l'armee du Nord. Les Anglais s'etaient portes
a Dunkerque, et en faisaient le siege, tandis que les Autrichiens
attaquaient Le Quesnoy. Une masse fut rapidement dirigee de Lille sur les
derrieres du duc d'York. Si Houchard, qui commandait en cette occasion
soixante mille Francais, avait compris le plan de Carnot, et s'etait porte
sur Furnes, pas un Anglais n'etait sauve. Au lieu de se placer entre le
corps d'observation et le corps de siege, il prit une marche directe et
decida du moins la levee du siege, en donnant l'heureuse bataille
d'Hondschoote. Cette bataille fut notre premiere victoire, sauva Dunkerque,
priva les Anglais de tous les fruits de cette guerre, et nous rendit la
joie et l'esperance.
Bientot de nouveaux revers changerent cette joie en nouvelles alarmes. Le
Quesnoy fut pris par les Autrichiens; l'armee de Houchard fut saisie a
Menin d'une terreur panique, et se dispersa; les Prussiens et les
Autrichiens, que rien n'arretait plus depuis la prise de Mayence,
s'avancerent sur les deux versans des Vosges, menacerent les lignes de
Wissembourg, et nous battirent en diverses rencontres. Les Lyonnais
resistaient avec vigueur, les Piemontais avaient recouvre la Savoie, et
etaient descendus vers Lyon pour mettre notre armee entre deux feux;
Ricardos avait franchi la Tet, et depasse Perpignan; enfin la division des
troupes de l'Ouest en deux armees, celle de La Rochelle et celle de Brest,
avait empeche le suc
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