utorisat, et de porter des lois penales.
Ainsi, toutes les autorites etant ramenees dans leur sphere, leur conflit
ou leur coalition devenaient impossibles. Elles recevaient les lois d'une
maniere infaillible; elles ne pouvaient ni les modifier ni en differer
l'execution. Les deux comites conservaient toujours leur domination. Celui
de _salut public_, outre sa suprematie sur le comite de surete generale,
continuait d'avoir la diplomatie, la guerre, et la surveillance universelle
de toutes choses. Seul desormais, il pouvait s'appeler _comite de salut
public_. Aucun comite dans les communes ne pouvait prendre ce titre.
Ce nouveau decret sur l'institution du gouvernement revolutionnaire,
quoique restrictif de l'autorite des communes, et rendu meme contre leurs
abus de pouvoir, fut recu par la commune de Paris avec de grandes
demonstrations d'obeissance. Chaumette, qui affectait la docilite comme le
patriotisme, fit un long discours en l'honneur du decret. Par son maladroit
empressement a entrer dans le systeme de l'autorite superieure, il donna
meme une occasion de se faire reprimander; et il eut l'art de desobeir en
voulant trop obeir. Le decret mettait les comites revolutionnaires de Paris
en communication directe et exclusive avec le comite de surete generale.
Dans leur zele fougueux, ils se permettaient des arrestations en tous sens;
on les accusait d'avoir fait incarcerer une foule de patriotes, et d'etre
composes d'hommes qu'on commencait a appeler _ultra-revolutionnaires_.
Chaumette se plaignit au conseil general de leur conduite, et proposa de
les convoquer a la commune, pour leur faire une admonition severe. La
proposition de Chaumette fut adoptee. Mais celui-ci, avec son ostentation
d'obeissance, avait oublie que, d'apres le nouveau decret, les comites
revolutionnaires de Paris ne devaient correspondre qu'avec le comite de
surete generale. Le comite de salut public ne voulant pas plus d'une
obeissance exageree que de la desobeissance, peu dispose surtout a souffrir
que la commune se permit de donner des lecons, meme bonnes, a des comites
places sous l'autorite superieure, fit casser l'arrete de Chaumette, et
defendre aux comites de se reunir a la commune. Chaumette recut cette
correction avec une soumission parfaite. "Tout homme, dit-il a la commune,
est sujet a l'erreur. Je confesse franchement que je me suis trompe. La
convention a casse mon requisitoire et l'arrete que j'avais fait prendre;
elle a fait justic
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