dats de l'armee de Cherbourg, suivrait par derriere la
colonne vendeenne. Ainsi placee entre la mer, le poste de Pontorson,
l'armee d'Antrain, et Sepher qui arrivait a Avranches, cette colonne devait
etre bientot enveloppee et detruite.
Toutes ces dispositions s'executaient au moment meme ou les Vendeens
quittaient Avranches, et s'emparaient du pont au Beaux pour se rendre a
Pontorson. C'etait le 18 novembre (28 brumaire). Le general Tribout,
declamateur sans connaissance de la guerre, n'avait, pour garder Pontorson,
qu'a occuper un passage etroit, a travers un marais qui couvrait la ville,
et qu'on ne pouvait pas tourner. Avec une position aussi avantageuse, il
pouvait empecher les Vendeens de faire un seul pas. Mais aussitot qu'il
apercoit l'ennemi, il abandonne le defile, et se porte en avant. Les
Vendeens, encourages par la prise du pont au Beaux, le chargent
vigoureusement, l'obligent a ceder, et, profitant du desordre de sa
retraite, se jettent a sa suite dans le passage qui traverse le marais, et
se rendent ainsi maitres de Pontorson, qu'ils n'auraient jamais du aborder.
Grace a cette faute impardonnable, une route inattendue s'ouvrit aux
Vendeens. Ils pouvaient marcher sur Dol; mais de Dol il leur fallait aller
a Antrain, et passer sur le corps de la grande armee republicaine.
Cependant ils evacuent Pontorson, et s'avancent sur Dol, Westermann se
jette a leur poursuite. Toujours aussi bouillant, il entraine Marigny avec
ses grenadiers, et ose suivre les Vendeens jusqu'a Dol, avec une simple
avant-garde. Il les joint en effet, et les pousse confusement dans la
ville; mais bientot ils se rassurent, sortent de Dol, et, par ces feux
meurtriers qu'ils dirigeaient si bien, ils obligent l'avant-garde
republicaine a se retirer a une grande distance.
Kleber, qui dirigeait toujours l'armee par ses conseils, quoiqu'un autre en
fut le chef, propose, pour achever la destruction de la colonne vendeenne,
de la bloquer, et de la faire perir de faim, de maladie et de misere. Les
debandades etaient si frequentes dans les troupes republicaines, qu'une
attaque de vive force presentait des chances dangereuses. Au contraire, en
fortifiant Antrain, Pontorson, Dinan, on enfermait les Vendeens entre la
mer et trois points retranches; et en les faisant harceler tous les jours
par Westermann et Marigny, on ne pouvait manquer de les detruire. Les
representans approuvent ce plan, et les ordres sont donnes en consequence.
Mais tout a cou
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