le fils aine du comite de salut public. Nous te
donnerons des generaux qui te conseilleront, et qui repondront pour toi des
evenemens de la guerre." Cependant Kleber, desole de voir l'armee aussi mal
conduite, proposa un plan qui pouvait seul retablir l'etat des affaires,
mais qui etait bien peu approprie aux dispositions des representans. "Il
faut, leur dit-il, en laissant le generalat a Rossignol, nommer un
commandant en chef des troupes, un commandant de la cavalerie, et un de
l'artillerie." On adopte sa proposition; alors il a le courage de proposer
Marceau pour commandant en chef des troupes, Westermann pour commandant de
la cavalerie, et Debilly pour commandant de l'artillerie, tous trois
suspects comme membres de la faction mayencaise. On dispute un moment sur
les individus, puis enfin on se rend, et on cede a l'ascendant de cet
habile et genereux militaire, qui aimait la republique non par exaltation
de tete, mais par temperament, qui servait avec une loyaute, un
desinteressement admirables, et avait la passion et le genie de son metier
a un degre rare. Kleber avait fait nommer Marceau parce qu'il disposait de
ce jeune et vaillant homme, et qu'il comptait sur son entier devouement. Il
etait assure, si Rossignol restait dans la nullite, de tout diriger
lui-meme, et de terminer heureusement la guerre.
On reunit la division de Cherbourg, qui etait venue de Normandie, aux
armees de Brest et de l'Ouest, et on quitta Rennes pour s'acheminer vers
Angers, ou les Vendeens cherchaient a passer la Loire. Ceux-ci, apres
s'etre assure un moyen de retour, par leur double victoire sur la route de
Pontorson et sur celle d'Antrain, songerent a rentrer dans leur pays. Ils
passerent sans coup ferir par Fougeres et Laval, et projeterent de
s'emparer d'Angers, pour traverser la Loire au Pont de Ce. La derniere
experience qu'ils avaient faite a Granville, ne les avait pas encore assez
convaincus de leur impuissance a prendre des places fermees. Le 3 decembre,
ils se jeterent dans les faubourgs d'Angers, et commencerent a tirailler
sur le front de la place. Ils continuerent le lendemain; mais, quelle que
fut leur ardeur a s'ouvrir un passage vers leur pays, dont ils n'etaient
plus separes que par la Loire, ils desesperent bientot de reussir.
L'avant-garde de Westermann, arrivant dans cette journee du 4, acheva de
les decourager et de leur faire abandonner leur entreprise. Ils se mirent
alors en marche, remontant la Loire, et ne sachant
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