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rebelles encore insoumis, et avec eux, tous ceux qui voudraient les imiter;
il fallait un exemple prompt et terrible. L'instrument ordinaire de mort
n'agissait point assez vite; le marteau ne demolissait que lentement. La
mitraille a detruit les hommes, la mine a detruit les edifices. Ceux qui
sont morts avaient tous trempe leurs mains dans le sang des patriotes. Une
commission populaire les choisissait d'un coup d'oeil prompt et sur dans la
foule des prisonniers; et on n'a lieu de regretter aucun de ceux qui ont
ete frappes." Collot-d'Herbois obligea la convention etonnee a approuver
ce qui lui semblait a lui-meme si naturel; il se rendit ensuite aux
Jacobins pour se plaindre a eux de la peine qu'il avait eue a justifier sa
conduite, et de la compassion qu'avaient inspiree les Lyonnais. "Ce matin,
j'ai eu besoin, dit-il, de me servir de circonlocutions pour faire
approuver la mort des traitres. On pleurait, on demandait _s'ils etaient
morts du premier coup_!... Du premier coup, les contre-revolutionnaires! et
Chalier est-il mort du premier coup[7]!... Vous vous informez, disais-je a
la convention, comment sont morts ces hommes qui etaient couverts du sang
de nos freres! S'ils n'etaient pas morts, vous ne delibereriez pas ici!...
Eh bien! a peine entendait-on ce langage! Ils ne pouvaient entendre parler
des morts; ils ne savaient pas se defendre des ombres!" Passant ensuite a
Ronsin, Collot-d'Herbois dit que ce general avait partage tous les dangers
des patriotes dans le Midi, qu'il y avait brave avec lui les poignards des
aristocrates, et deploye la plus grande fermete pour y faire respecter
l'autorite de la republique; que dans ce moment tous les aristocrates se
rejouissaient de son arrestation, et y voyaient pour eux-memes un sujet
d'espoir. "Qu'a donc fait Ronsin pour etre arrete? ajoutait Collot. Je l'ai
demande a tout le monde; personne n'a pu me le dire." Le lendemain de cette
seance, dans celle du 3 nivose, Collot, revenant a la charge, vint annoncer
la mort du patriote Gaillard, lequel, voyant que la convention semblait
desapprouver l'energie deployee a Lyon, s'etait donne la mort. "Vous ai-je
trompe, s'ecria Collot, quand je vous ai dit que les patriotes allaient
etre reduits au desespoir, si l'esprit public venait a baisser ici?"
Ainsi, tandis que deux chefs des ultra-revolutionnaires etaient enfermes,
leurs partisans s'agitaient pour eux. Les clubs, la convention etaient
troubles de reclamations en leur fa
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