ute, le parti que l'on prit
etait encore le plus sage. Bientot, cependant, on eut de meilleurs
renseignemens, et l'on apprit la marche des Vendeens sur Cande,
Chateau-Gonthier et Laval. Des lors on resolut de les poursuivre
sur-le-champ, et de les atteindre, avant qu'ils pussent mettre la Bretagne
en feu, et s'emparer de quelque grande ville, ou d'un port sur l'Ocean. Les
generaux Vimeux et Haxo furent laisses a Nantes et dans la Basse-Vendee;
tout le reste de l'armee s'achemina vers Cande et Chateau-Gonthier.
Westermann et Beaupuy formaient l'avant-garde; Chalbos, Kleber, Canuel,
commandaient chacun une division, et Lechelle, eloigne du champ de
bataille, laissait diriger les mouvemens par Kleber, qui avait la confiance
et l'admiration de l'armee. Le 25 octobre au soir (4 brumaire),
l'avant-garde republicaine arriva a Chateau-Gonthier; le gros des forces
etait a une journee en arriere. Westermann, quoique ses troupes fussent
tres fatiguees, quoiqu'il fut presque nuit, et qu'il restat encore six
lieues de chemin a faire pour arriver a Laval, voulut y marcher
sur-le-champ. Beaupuy, tout aussi brave, mais plus prudent que Westermann,
s'efforca en vain de lui faire sentir le danger d'attaquer la masse
vendeenne au milieu de la nuit, fort en avant du corps d'armee, et avec des
troupes harassees de fatigue. Beaupuy fut oblige de ceder au plus ancien en
commandement. On se mit aussitot en marche. Arrive a Laval au milieu de la
nuit, Westermann envoya un officier reconnaitre l'ennemi: celui-ci, emporte
par son ardeur, fit une charge au lieu d'une reconnaissance, et replia
rapidement les premiers postes. L'alarme se repandit dans Laval, le tocsin
sonna, toute la masse ennemie fut bientot debout, et vint faire tete aux
republicains. Beaupuy, se comportant avec sa fermete ordinaire, soutint
courageusement l'effort des Vendeens. Westermann deploya toute sa bravoure,
le combat fut des plus opiniatres, et l'obscurite de la nuit le rendit
encore plus sanglant. L'avant-garde republicaine, quoique tres inferieure
en nombre, serait neanmoins parvenue a se soutenir jusqu'a la fin; mais la
cavalerie de Westermann, qui n'etait pas toujours aussi brave que son
chef, se debanda tout a coup, et l'obligea a la retraite. Grace a Beaupuy,
elle se fit sur Chateau-Gonthier, avec assez d'ordre. Le corps de bataille
y arriva le jour suivant. Toute l'armee s'y trouva donc reunie le 26,
l'avant-garde epuisee d'un combat inutile et sanglant, le corps de b
|