etat d'arrestation Vincent,
secretaire-general de la guerre, Ronsin, general de l'armee
revolutionnaire, Maillard, envoye a Bordeaux, trois autres agens du pouvoir
executif dont on signale encore les vexations a Saint-Girons, et un nomme
Mazuel, adjudant dans l'armee revolutionnaire, qui a dit que la convention
conspirait, et qu'il cracherait au visage des deputes. La convention porte
ensuite peine de mort contre les officiers des armees revolutionnaires,
illegalement formees dans les provinces, qui ne se separeraient pas
sur-le-champ. Elle ordonne enfin que le conseil executif viendra se
justifier le lendemain.
Cet acte d'energie causa une grande douleur aux Cordeliers, et provoqua des
explications aux Jacobins. Ces derniers ne se prononcerent pas encore sur
le compte de Vincent et de Ronsin, mais ils demanderent qu'il fut fait une
enquete pour constater la nature de leurs torts. Le conseil executif vint
se justifier tres humblement a la convention; il assura que son intention
n'avait point ete de rivaliser avec la representation nationale, et que
l'arrestation des courriers, les difficultes essuyees par le representant
Boursault, ne provenaient que d'un ordre du comite de salut public
lui-meme; ordre qui enjoignait de verifier tous les passeports et toutes
les depeches.
Tandis que Vincent et Ronsin venaient d'etre incarceres comme
ultra-revolutionnaires, le comite sevit en meme temps contre le parti des
equivoques et des agioteurs. Il mit en arrestation Proli, Dubuisson,
Desfieux, Pereyra, accuses d'etre agens de l'etranger et complices de tous
les partis. Enfin il fit enlever, au milieu de la nuit, les quatre deputes
Bazire, Chabot, Delaunay d'Angers et Julien de Toulouse, accuses d'etre
moderes, et d'avoir fait une fortune subite.
On a deja vu l'histoire de l'association clandestine de ces representans,
et du faux qui en avait ete la suite. On a vu que Chabot, deja ebranle, se
preparait a denoncer ses collegues, et a rejeter tout sur eux. Les bruits
qui couraient sur son mariage, les denonciations qu'Hebert repetait chaque
jour, acheverent de l'intimider, et il courut tout devoiler a Robespierre.
Il pretendit qu'il n'avait eu d'autre projet, en entrant dans le complot,
que celui de le suivre et de le reveler; il attribua ce complot a
l'etranger, qui voulait, disait-il, corrompre les deputes, pour avilir la
representation nationale, et qui se servait ensuite d'Hebert et de ses
complices pour les diffamer apres
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