it a faire un froid tres vif. Les chefs purent a peine
retenir quelques cents hommes dans le faubourg pour y continuer un feu de
tirailleurs.
Le lendemain, leur impuissance de prendre une place fermee leur fut encore
mieux demontree; ils essayerent encore de leurs batteries, mais sans aucun
succes. Ils tiraillerent de nouveau le long des palissades; et furent
bientot entierement decourages. Tout a coup l'un d'entre eux imagina de
profiter de la maree basse, pour traverser une plage, et prendre la ville
du cote du port. Ils se disposaient a cette nouvelle tentative, lorsque le
feu fut mis au faubourg par les representans enfermes dans Granville. Les
Vendeens furent alors obliges de l'evacuer, et songerent a la retraite. La
tentative du cote du port fut entierement abandonnee, et le lendemain ils
revinrent tous a Avranches rejoindre le reste de leur monde et les
bagages. Des ce moment, le decouragement fut porte au comble; ils se
plaignirent plus amerement que jamais des chefs qui les avaient arraches de
leur pays, et qui voulaient les abandonner, et ils demanderent a grands
cris a regagner la Loire. En vain Larochejacquelein, a la tete des plus
braves, voulut-il faire une nouvelle tentative pour les entrainer dans la
Normandie; en vain marcha-t-il sur Ville-Dieu, dont il s'empara, il fut a
peine suivi de mille hommes. Le reste de la colonne reprit le chemin de la
Bretagne, en marchant sur Pontorson, par ou elle etait arrivee. Elle
s'empara du pont au Beaux qui, jete sur la Selune, etait indispensable pour
arriver a Pontorson.
Pendant que ces evenemens se passaient a Granville, l'armee republicaine
avait ete reorganisee a Angers. A peine le temps necessaire pour lui donner
un peu de repos et d'ordre fut-il ecoule, qu'on la conduisit a Rennes, pour
la reunir aux six ou sept mille hommes de l'armee de Brest, commandes par
Rossignol. La, on avait arrete, dans un conseil de guerre, les mesures a
prendre pour continuer la poursuite de la colonne vendeenne. Chalbos malade
avait obtenu la permission de se retirer sur les derrieres, pour y reparer
sa sante; Rossignol avait recu des representons le commandement en chef de
l'armee de l'Ouest et de celle de Brest, formant en tout vingt ou vingt-un
mille hommes. Il fut resolu que ces deux armees se porteraient tout de
suite a Antrain; que le general Tribout, qui etait a Dol avec trois ou
quatre mille hommes, se rendrait a Pontorson, et que le general Sepher, qui
avait six mille sol
|