nt prevenus et assaillis par
l'ennemi. Leurs troupes, quoique soutenues par un renfort, se debandent. Il
font des efforts inouis pour les arreter; ils reunissent en vain quelques
braves autour d'eux, et sont bientot emportes. Les Vendeens, vainqueurs,
abandonnent ce point, et se portent a leur droite, sur l'armee qui
s'avancait de Trans.
Tandis qu'ils venaient d'obtenir cet avantage, et qu'ils se disposaient a
en remporter un second, le bruit du canon avait repandu l'epouvante dans la
ville de Dol, et parmi ceux d'entre eux qui n'en etaient pas encore sortis
pour combattre. Les femmes, les vieillards, les enfans et les laches,
couraient de tous cotes, et fuyaient vers Dinan et vers la mer. Leurs
pretres, la croix a la main, faisaient de vains efforts pour les ramener.
Stofflet, La Rochejaquelein, couraient de toutes parts pour les reconduire
au combat. Enfin on etait parvenu a les rallier, et a les porter sur la
route de Trans, a la suite des braves qui les avaient devances.
Une confusion non moins grande regnait dans le camp principal des
republicains. Rossignol, les representans, commandant tous a la fois, ne
pouvaient ni s'entendre ni agir. Kleber et Marceau, devores de chagrins,
s'etaient avances pour reconnaitre le terrain, et soutenir l'effort des
Vendeens. Arrive devant l'ennemi, Kleber veut deployer l'avant-garde de
l'armee de Brest, mais elle se debande au premier coup de feu. Alors il
fait avancer la brigade Canuel, composee en grande partie de bataillons
mayencais: ceux-ci, fideles a leur vieille bravoure, resistent pendant
toute la journee, et demeurent seuls sur le champ de bataille, abandonnes
du reste des troupes. Mais la bande vendeenne, qui avait battu Westermann,
les prend en flanc, et les force a la retraite. Les Vendeens en profitent,
et les poursuivent jusqu'a Antrain meme. Enfin il devient urgent de quitter
Antrain, et toute l'armee republicaine se retire a Rennes.
C'est alors qu'on put sentir la sagesse des avis de Kleber. Rossignol, dans
l'un de ces genereux mouvemens dont il etait capable, malgre son
ressentiment contre les generaux mayencais, parut au conseil de guerre avec
un papier contenant sa demission. "Je ne suis pas fait, dit-il, pour
commander une armee. Qu'on me donne un bataillon, je ferai mon devoir; mais
je ne puis suffire au commandement en chef. Voici donc ma demission, et, si
on la refuse, on est ennemi de la republique."--"Pas de demission, s'ecrie
Prieur de la Marne, tu es
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