. Les Prussiens et les Autrichiens, concentres
maintenant par leur mouvement retrograde, se trouvaient mieux en mesure de
se soutenir. Ils resolurent donc de prendre l'offensive le 26 decembre (6
nivose), le jour meme ou le general francais se disposait a fondre sur eux.
Les Prussiens etaient dans les Vosges et autour de Wissembourg; les
Autrichiens s'etendaient en avant de la Lauter, depuis Wissembourg jusqu'au
Rhin. Certainement, s'ils n'avaient pas ete decides a prendre l'initiative,
ils n'auraient pas recu l'attaque en avant des lignes, ayant la Lauter a
dos; mais ils etaient resolus a attaquer les premiers, et les Francais, en
s'avancant sur eux, trouverent leurs avant-gardes en marche. Le general
Desaix, commandant la droite de l'armee du Rhin, marcha sur Lauterbourg; le
general Michaud fut dirige sur Schleithal; le centre attaqua les
Autrichiens, ranges sur le Geisberg, et la gauche penetra dans les Vosges
pour tourner les Prussiens. Desaix emporta Lauterbourg, Michaud occupa
Schleithal, et le centre, repliant les Autrichiens, les refoula du Geisberg
jusqu'a Wissembourg meme. L'occupation instantanee de Wissembourg, pouvait
etre desastreuse pour les coalises, et elle etait imminente; mais
Brunswick, qui se trouvait au Pigeonnier, accourut sur ce point, et contint
les Francais avec beaucoup de fermete. La retraite des Autrichiens se fit
alors avec moins de desordre; mais le lendemain les Francais occuperent les
lignes de Wissembourg. Les Autrichiens se replierent sur Gemersheim, les
Prussiens sur Bergzabern. Les soldats francais s'avancaient toujours en
criant: _Landau ou la mort!_ Les Autrichiens se haterent de repasser le
Rhin, sans vouloir tenir un jour de plus sur la rive gauche, et sans donner
aux Prussiens le temps d'arriver a Mayence. Landau fut debloque; et les
Francais prirent leurs quartiers d'hiver dans le Palatinat. Aussitot apres,
les deux generaux coalises s'attaquerent dans des relations
contradictoires, et Brunswick donna sa demission a Frederic-Guillaume.
Ainsi, sur cette partie du theatre de la guerre, nous avions glorieusement
recouvre nos frontieres, malgre les forces reunies de la Prusse et de
l'Autriche.
L'armee d'Italie n'avait rien entrepris d'important, et, depuis sa defaite
du mois de juin, elle etait restee sur la defensive. Dans le mois de
septembre, les Piemontais, voyant Toulon attaque par les Anglais, songerent
enfin a profiter de cette circonstance, qui pouvait amener la perte de
l'
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