t a la surveillance des
autorites des departemens, et decreta meme que sur un jugement de ces
autorites, ils pourraient etre bannis du territoire de la France. La
convention, plus severe enfin, a mesure que leur conduite devenait plus
seditieuse, condamna a la deportation tous les pretres refractaires.
L'emportement des esprits augmentant chaque jour, on se demandait pourquoi,
en abolissant toutes les anciennes superstitions monarchiques, on
conservait encore un fantome de religion, a laquelle presque personne ne
croyait plus, et qui formait le contraste le plus tranchant avec les
nouvelles institutions, les nouvelles moeurs de la France republicaine.
Deja on avait demande des lois pour favoriser les pretres maries, et les
proteger contre certaines administrations locales qui voulaient les priver
de leurs fonctions. La convention, tres reservee en cette matiere, n'avait
rien voulu statuer a leur egard, mais par son silence meme elle les avait
autorises a conserver leurs fonctions et leurs traitemens. Il s'agissait en
outre, dans certaines petitions, de ne plus salarier aucun culte, de
laisser chaque secte payer ses ministres, d'interdire les ceremonies
exterieures, et d'obliger toutes les religions a se renfermer dans leurs
temples. La convention se borna a reduire le revenu des eveques au
_maximum_ de six mille francs, vu qu'il y en avait dont le revenu s'elevait
a soixante-dix mille. Quant a tout le reste elle ne voulut rien prendre sur
elle, et garda le silence, laissant la France prendre l'initiative de
l'abolition des cultes. Elle craignait, en touchant elle-meme aux
croyances, d'indisposer une partie de la population, encore attachee a la
religion catholique. La commune de Paris, moins reservee, saisit cette
occasion importante d'une grande reforme, et s'empressa de donner le
premier exemple de l'abjuration du catholicisme.
Tandis que les patriotes de la convention et des Jacobins, tandis que
Robespierre, Saint-Just et les autres chefs revolutionnaires, s'arretaient
au deisme, Chaumette, Hebert, tous les notables de la commune et des
Cordeliers, places plus bas par leurs fonctions et leurs lumieres,
devaient, suivant la loi ordinaire, depasser les bornes, et aller jusqu'a
l'atheisme. Ils ne professaient pas ouvertement cette doctrine, mais on
pouvait la leur supposer; jamais dans leurs discours ou leurs feuilles, ils
ne prononcaient le nom de Dieu, et ils repetaient sans cesse qu'un peuple
ne devait se gouverner q
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