s choses, detruire les pratiques du culte, c'etait sans contredit
la plus atroce des tyrannies; mais on doit tenir compte du danger de
l'etat, des crises inevitables du commerce, et de l'esprit de systeme
inseparable de l'esprit d'innovation.
FOOTNOTES:
[Footnote 5: Titre d'une brochure qu'il avait ecrite contre les girondins.]
CHAPITRE XVI.
RETOUR DE DANTON.--DIVISION DANS LE PARTI DE LA MONTAGNE, DANTONISTES ET
HEBERTISTES.--POLITIQUE DE ROBESPIERRE ET DU COMITE DE SALUT
PUBLIC.--DANTON, ACCUSE AUX JACOBINS, SE JUSTIFIE; IL EST DEFENDU PAR
ROBESPIERRE.--ABOLITION DU CULTE DE LA RAISON.--DERNIERS PERFECTIONNEMENS
APPORTES AU GOUVERNEMENT DICTATORIAL REVOLUTIONNAIRE.--ENERGIE DU COMITE
CONTRE TOUS LES PARTIS.--ARRESTATION DE RONSIN, DE VINCENT, DES QUATRE
DEPUTES AUTEURS DU FAUX DECRET, ET DES AGENS PRESUMES DE L'ETRANGER.
Depuis la chute des girondins, le parti montagnard, reste seul et
victorieux, avait commence a se fractionner. Les exces toujours plus grands
de la revolution acheverent de le diviser tout a fait, et on touchait a une
rupture prochaine. Beaucoup de deputes avaient ete emus du sort des
girondins, de Bailly, de Brunet, de Houchard; d'autres blamaient les
violences commises a l'egard du culte, les jugeaient impolitiques et
dangereuses. Ils disaient que de nouvelles superstitions succedaient a
celles qu'on voulait detruire, que le pretendu culte de la Raison n'etait
que celui de l'atheisme, que l'atheisme ne pouvait convenir a un peuple,
et que ces extravagances etaient payees par l'etranger. Au contraire, le
parti qui regnait aux Cordeliers et a la commune, qui avait Hebert pour
ecrivain, Ronsin et Vincent pour chefs, Chaumette et Clootz pour apotres,
soutenait que ses adversaires voulaient ressusciter une faction moderee, et
amener une nouvelle division dans la republique.
Danton etait revenu de sa retraite. Il ne disait pas sa pensee, mais un
chef de parti voudrait en vain la cacher; elle se repand de proche en
proche, et devient bientot manifeste a tous les esprits. On savait qu'il
aurait voulu empecher l'execution des girondins, et qu'il avait ete
vivement touche de leur fin tragique; on savait que, partisan et inventeur
des moyens revolutionnaires, il commencait a en blamer l'emploi feroce et
aveugle; que la violence ne lui semblait pas devoir se prolonger au-dela du
danger, et qu'a la fin de la campagne actuelle et apres l'expulsion entiere
des ennemis, il voulait faire retabli
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