ncent a toutes les erreurs de la superstition, et
qu'elles ne reconnaissent plus qu'un seul culte, celui de la raison. La
section de l'Homme-Arme declare qu'elle ne reconnait d'autre culte que
celui de la verite et de la raison, d'autre fanatisme que celui de la
liberte et de l'egalite, d'autre dogme que celui de la fraternite et des
lois republicaines decretees depuis le 31 mai 1793. Celle de la Reunion
annonce qu'elle fera un feu de joie de tous les confessionnaux, de tous les
livres qui servaient aux catholiques, et qu'elle fera fermer l'eglise de
Saint-Mery. Celle de Guillaume-Tell renonce pour toujours au culte de
l'erreur et du mensonge. Celle de Mucius Scaevola abjure le catholicisme,
et fera, decadi prochain, sur le maitre-autel de Saint-Sulpice,
l'inauguration des bustes de Marat, de Lepelletier et de Mucius Scaevola.
Celle des Piques n'adorera d'autre Dieu que le Dieu de la liberte et de
l'egalite. Celle de l'Arsenal abdique aussi le culte catholique.
Ainsi les sections, prenant l'initiative, abjuraient le catholicisme comme
religion publique, et s'emparaient de ses edifices et de ses tresors comme
d'edifices et de tresors appartenant au domaine communal. Deja les deputes
en mission dans les departemens avaient engage une foule de communes a se
saisir du mobilier des eglises qui n'etait pas necessaire, disaient-ils, a
la religion, qui, d'ailleurs, comme toute propriete publique, appartenait a
l'etat, et pouvait etre consacre a ses besoins. Fouche avait envoye du
departement de l'Allier plusieurs caisses d'argenterie. Il en etait venu
beaucoup aussi de divers departemens. Bientot le meme exemple, suivi a
Paris et aux environs, fit affluer a la barre de la convention des monceaux
de richesses. On depouilla toutes les eglises, et les communes envoyerent
des deputations avec l'or et l'argent accumules dans les niches des saints,
ou dans les lieux consacres par une ancienne devotion. On se rendait en
procession a la convention, et le peuple, se livrant a ses gouts
burlesques, parodiait de la maniere la plus bizarre les scenes de la
religion, et trouvait autant de plaisir a les profaner qu'il en avait
trouve jadis a les celebrer. Des hommes, vetus de surplis, de chasubles, de
chappes, venaient en chantant des _alleluia_ et en dansant _la carmagnole_
a la barre de la convention; ils y deposaient les ostensoirs, les crucifix,
les saints ciboires, les statues d'or et d'argent; ils prononcaient des
discours burlesques, e
|